ANTHROPOLOGIE 3ème partie: la Vérité
(définitions)
p.4 Le cours de Marie-Thérèse
Dans L'introduction
nous avons souligné qu'il était nécessaire, pour Kant, d'établir une anthropologie
philosophique car l'anthropologie ne peut se contenter d'étudier la nature humaine
enracinée dans le monde de l'expérience et du devenir historique. Elle doit être
indissociable d'une sagesse qui prend en compte le perfectionnement de l'humanité, le
progrès qui se réalise dans la société "où l'homme se civilise, se moralise par
l'art et les sciences". Or ces développements sont rendus possibles par le
caractère transcendantal de l'homme qui, loin de se réduire à l'expérience concrète
empirique, "possède en tant que personne une dignité l'élevant au-dessus des lois
de la nature". ces lois, l'homme les découvre, les comprend, les utilise. Cet homme
qui est "un animal, pas comme les autres" (Voltaire), est capable de découvrir,
de dévoiler l'ordre du monde grâce à la raison qui lui permet d'ordonner les matériaux
que lui donnent les sens: elle joint, relie donne une cohérence aux évènements. Ainsi
la raison destine l'homme à mettre en jeu toutes ses puissances mentales pour acquérir une
connaissance vraie. Car l'homme a la passion de la connaissance! Nous ne
connaissons l'origine de notre désir de connaître, il est lié à notre nature, il est
un véritable "instinct de l'esprit".
"Notre instinct de connaissance est trop puissant
pour que nous puissions encore apprécier un bonheur sans connaissance... la connaissance
s'est transformée chez nous en une passion qui ne redoute aucun sacrifice et ne craint
rien, au fond, sinon sa propre extinction. Peut-être même l'humanité périra-t-elle à
cause de cette passion de connaissances! Mais cette passion n'a aucun pouvoir sur
nous!...Nous préférons tous la destruction de l'humanité à la régression de la
connaissance!" Nietzsche. Aurore 1881
En ce début du 3ème
millénaire, sans qu'il soit question d'une impossible régression, d'un retour à la
"barbarie" que serait l'envie d'un "bien- être grossier", d'un
bonheur sans connaissances, il ne paraît pas utopique de renoncer à cette vision
apocalyptique du destin de l'humanité. Au contraire! Peut-être qu'en réfléchissant sur
l'origine de notre passion de la connaissance vraie, verrons-nous apparaître une autre
éventualité que notre destruction! S'il est vrai que l'homme est essentiellement pensée
et liberté, si exister pour lui signifie donner un sens et pour cela, interroger,
chercher à comprendre en renonçant à trouver le repos dans ce sur quoi il s'interroge,
alors nous entr'apercevrons la nature de son désir et son but, comme nous le
fait comprendre¨Platon, dans le Banquet: désirer c'est vouloir "la chose
dont on ne dispose pas encore. Être homme c'est donc éprouver un besoin vital
nécessaire du Vrai, du Beau, du Bien. C'est donc vouloir accéder pour le présent et
l'avenir à ces valeurs et nous ne pourrions pas les désirer si, déjà, nous n'en avions
pas comme un avant-goût. Seulement, s'il est vrai que nous avons l'idée d'une vérité
qui nous est manifestée, nous aurons à la découvrir. Faudra-t-il livrer bataille? Nous
savons que si la vérité est à découvrir, à dévoiler, elle n'est jamais donnée, elle
toujours conquise.
"Nous devons gagner à la sueur de notre front, le
pain de notre esprit" Malebranche.
Mais, qu'est-ce que
la Vérité? Où et comment la trouver? En suis-je capable?
D'une manière
générale la vérité se définit comme la conformité de ce que je dis avec ce
qui est.
-Ce que je dis: il s'agit donc de mon jugement
-Ce qui est: il s'agit de la réalité, de ce qui est donné
indépendamment de moi.
La vérité est ce qu'on cherche. Réside-t-elle dans la pensée ou dans les choses? C'est
à dire réside-t-elle dans l'accord entre ce que je dis et la
représentation que je me fais des choses ou-bien dans l'accord entre ce
que je dis et les choses telles qu'elles sont, soit la réalité?
Il existe 2 approches de la question....
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