En XI 8, Le vieillard et les trois jeunes hommes-
Le passage éblouissant du style direct (1 )
au style indirect libre (2)
puis de nouveau au style direct
(3),
des infinitifs impersonnels (1),
à une troisième personne
dépréciante (2),
pour arriver à l'interpellation oratoire et même pompeuse à la
seconde personne (3),
évoque parfaitement l'évolution du ton et du niveau de voix des trois jeunes hommes à
mesure qu'ils s'approchent du vieillard.
"Passe encor de bâtir,
mais planter à cet âge! (1)
Disaient trois jouvenceaux enfants du voisinage
Assurément ils radotaient (2)
Car au nom des dieux, je vous prie, (3)
Quel fruit de ce labeur pensez-vous recueillir (3)
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(1) les garçons
s'esclaffent et se moquent sans se
gêner
(2) Ils chuchotent entre eux
(3) Ils s'adressent au planteur avec une courtoisie un peu condescendante.
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La musique
...
En XI
8 dans Le vieillard et les trois
jeunes hommes:"Les clartés de la voûte azurée" sont pleines du charme de voyelles adoucies et allongées: é. é. ou. u. é,
coupées par l'éclat
des deux a, a, que lie une
majorité de consonnes continues: l. l. r. l.v. z. r, donc fluides et souples.
En IV
4 dans Le Jardinier et son Seigneur
quel bruit au contraire!
"Les trompes et les cors font un tel tintamarre", à
cause, bien sûr du vocabulaire mais aussi à cause des sons qui vont en s'amplifiant,
d'abord des échos: é, on, é, é, o, on, puis l'éclatement des occlusives: t, t, t,
t, et la fin qui n'en finit pas:
a. ar...
En VII
8 dans Le Coche et la Mouche
on sent la vivacité féroce de la mouche qui "pique l'un, pique l'autre":
p.k, p.k, des consonnes qui explosent sèchement (ou pour parler de façon plus
technique, des occlusives sourdes, dont l'effet est agressif).
A vrai dire les impressions auditives sont souvent subjectives,
il faut donc les exprimer avec prudence dans un commentaire. Cependant elles ne sont pas
à négliger: elles aiguisent notre attention au texte et peuvent multiplier notre
plaisir.
Mon passage sur le style voudrait être pour les aînés un
exemple de ce qu'on peut découvrir dans les vers; Les petits
enfants, eux, ils sentent et ça leur suffit.
-Texte de Jacqueline.
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