MYTHE
(citations,
des pistes de lectures)
1- "Le
mythe donne une réponse; provisoire, il est vrai, mais enfin une
réponse aux questions de l'homme curieux de connaître la raison
des choses. Il s'agit donc d'un phénomène purement intellectuel.
La mythologie comme la science est donc un produit de l'intellect...
Ce qui la distingue de la science, c'est qu'elle dinne infiniment
plus de poids à l'imagination et pas assez à l'observation."
Krappe, La genèse des mythes, page 32.
2- "Mythe
est le nom de tout ce qui n'existe et ne subsiste qu'ayant la parole
pour cause." Valéry, Variété, pléiade, I, page 967.
3- "pendant
des millénaires, le mythe a été un certain mode de construction
intellectuelle... Mais, dans notre civilisation, à une époque qui
se situe vers le XVII è, avec le début de la pensée scientifique
-Bacon, Descartes et quelques autres-, le mythe est mort ou, à tout
le moins, il a passé à l'arrière-plan comme type de construction
intellectuelle. Alors ... la musique a pris en charge certaines des
fonctions que le mythe cessait d'assumer." C. Lévi-Strauss, La
voix compte plus que la parole, La quinzaine littéraire, 1er
Août 1978.
- "Peut-être
découvrirons-nous un jour que la même logique est à l'oeuvre dans
la pensée mythique et dans la pensée scientifique, et que l'homme
a toujours pensé aussi bien." C. Lévi-Strauss, Anthropologie
structurale, page 254.
4- "Le
mythe, ainsi démythologisé au contact de l'histoire, et élevé à
la dignité de symbole, est une dimension de la pensée
moderne." P. Ricoeur, Finitude et culpabilité, II, page
13.
5- "l'art
grec suppose la mythologie grecque, c'est à dire la nature et les
formes sociales, déjà élaborées au travers de l'imagination
populaire d'une manière inconsciemment artistique." Marx, Introduction
générale à la critique de l'économie politique.
6- "Il y a
mythe et mythe, et s'il fallait condamner le mythe dans son
ensemble, on en viendrait à condamner toute religion et même toute
raison. La puissance de symboliser peut bien devenir un piège pour
la pensée, mais elle en est aussi le germe." Pradines, L'esprit
de la religion page 272.
7- "Le mythe
du bonheur est celui qui recueille et incarne dans les sociétés
modernes le mythe de l'Égalité." J. Baudrillard, La
société de consommation, Gallimard, page 59.
8- "Le
mythes séparent dans le temps les circonstances du récit, et
distinguent les uns des autres des êtres qui sont en réalité
confondus. Ce qu'il faut retenir du Banquet (de Platon),
C'est qu'Eros est un être mixte; il y a en lui de l'indigence
puisqu'il aspire à se rassasier, mais il ne chercherait pas le Bien
s'il n'y avait part. Il est un démon né de l'âme, en tant que
l'âme manque du Bien et aspire à lui." Plotin, Troisième
Ennéade, 5, De l'amour.
9- "Le mot mythe
employé techniquement par les phénoménologues de la religion, n'a
plus le sens fable. Il veut dire: représentation, de
structure imaginative (non imaginaire), avec saisie de
valeurs." H. Duméry, Philosophie de la religion, I,
VI.
10- "Si,
l'on admet l'étroite parenté de notre folklore avec les mythes et
les contes des primitifs..., c'est donc une même mentalité qui
s'exprime en lui et en eux." Lévy-Bruhl, Mythologie
primitive.
11- "L'avènement
de l'esprit critique et technique a brisé ce ressort (du mythe).
L'intellectuel contemporain se donne pour mission de démythiser et
démystifier, les deux opérations lui paraissant à peu près
synonymes." H Van Lier, Diogène, n°30.
12- "Platon
sait que bien des vérités échappent au filtrage logique de la
méthode parce qu'elles contraignent la Raison à l'antinomie, et se
révèlent, pour ainsi dire, par une intuition visionnaire de l'âme
que l'Antiquité grecque connaissait bien: le mythe... C'est l'image
mythique là où la dialectique bloquée ne peut plus
pénétrer." G. Durand, L'imaginaire, Optiques Hatier,
page 10.
- "N'étant ni un
discours pour démontrer, ni un récit pour montrer, le mythe doit
user d'une insistance persuasive que dénote les variations
symboliques sur un thème." Ibidem, page 40
13- "Si
l'intelligence menace ... de rompre sur certains points la cohésion
sociale, et si la société doit subsister, il faut que, sur ces
points, il y ait à l'intelligence un contre poids. Ainsi
s'expliquerait la fonction fabulatrice." Bergson, Les deux
sources de la morale et de la Religion, PUF, page 124
14- "La
psychanalyse a pressenti l'importance de l'acquis des premières
années mais la mythologie dont elle a encombré sa
systématisation, a faussé sa perspective." Boll et Baud, La
personnalité, page 41.
15- "Freud
semble bien n'avoir eu de cesse qu'il n'ait opposé de nouveaux
mythes aux mythes anciens." J. Paumen, Raison et existence
chez Jaspers, page 239.
16- "Le
stade du mythe est un stade du monologue, et à ce stade, on ne démontre
rien, parce qu'on ne "discute" rien, ne se trouvant pas
encore en présence d'une opinion contraire ou simplement
différente... c'est en devenant dialecticien (en discutant les
mythes des autres) que l'homme du mythe ou de l'opinion devint
savant ou philosophe." Kogève, Introduction à la lecture
de Hegel, page 434.
17- "Pour
Plotin comme pour Platon, le mythe apparaît comme une expression
commode, parce que concrète, des moments les plus difficiles de la
pensée, des réalités les plus ineffables." J.Pépin, Mythe
et allégorie, page 481.
18- "Dans
le sanctuaire de la physique elle même, longtemps refermé sur
l'exclusif mécanisme, les irréconciliables images de l'onde
(continue) et du corpuscule (discontinu) sont contraintes d'être
associées en une "mécanique ondulatoire. La précision
scientifique ne peut ainsi se passer d'une "réalité
voilée" (D'Espagnat) dont les objets de l'imaginaire humaine,
les symboles sont le modèle... G. Durand, L'imaginaire. page 47.
Retour
à Citations/index
Retour
au "Parcours des notions"
- Retour
à J'aime la philosophie
Page
d'accueil du site Philagora
|