Des Billes! QUI PERD GAGNE!
(Est-ce bien vrai?)
Il était une
fois deux frères qui saimaient beaucoup, ce qui veut dire qu'ils se disputaient
souvent. Plus souvent encore, ils jouaient ensemble au train, aux corsaires, ou à faire
enrager leur petite soeur (ça, c'était leur jeu préféré !).
Quand les grandes vacances ont été finies,
ils ont dû retourner à l'école. Au lieu de s'amuser à la maison ou de courir dehors,
il fallait maintenant se dépêcher pour être à l'heure, pour faire ses devoirs, pour
manger, et même pour aller au lit...
Maman, qui plaignait beaucoup ses garçons, a eu l'idée gentille de
leur offrir des billes, pour chacun, dix petites et deux grosses magnifiques, de quoi
faire de belles parties dans la cour de récréation.
L'aîné avait déjà l'habitude de la grande école, il a versé toutes les nouvelles
billes dans le trésor qu'il avait déjà gagné sur ses camarades l'année d'avant, et il
n'en a pas pris une seule pour la classe. Comme ça, il était sûr de ne pas en perdre!Le second, qui entrait au
C.P. , a tout emporté, même la belle grosse bille dont son frère lui avait fait cadeau
en plus des autres. A quatre
heures, quand maman a retrouvé ses petits loups, elle a été très étonnée: le grand
avait les poches pleines de billes, le petit n'avait presque plus rien, tout était parti
dans les mains de ses nouveaux amis.
"Quel imbécile, celui-là! grognait l'aîné, jamais je ne
gaspillerais mes billes comme ça! Moi, on m'en prête une, et j'en remporte tout plein.
"Maman ne disait rien, parce que
chacun est libre de faire ce qu'il veut avec ses affaires. Elle était très fière de
voir que son petit savait donner, simplement pour faire plaisir, mais, pour son aîné,
elle se demandait si par hasard elle n'était pas la mère d'un avare très malin, et ça
lui faisait de la peine.
Au goûter, la grand - mère
qui aime bien raconter des histoires à ses
chéris, a commencé:
Dans un pays lointain où vivaient des princes tellement riches
qu'ils n'auraient pas pu compter tout ce qu 'ils avaient, vivait un homme si pauvre qu'il
n'habitait pas dans une maison. Il passait son temps dehors, en demandant de quoi manger,
et il fourrait ce qu'il recevait dans un vieux sac de toile pendu à son épaule.
Un soir, qu'il marchait sur la grand-route, il vit au loin, dans le soleil couchant, un
grand nuage de poussière dorée, et il entendit sonner une fanfare de tambours, de fifres
et de trompettes: c'étaient le char du
grand prince et tout son équipage qui s'avançaient vers lui! Si seulement on pouvait
faire attention à lui!
Le pauvre homme se mît donc sur le bord du
chemin en levant ses deux bras d'un air suppliant... Miracle! le char s'arrête devant
lui, le prince en descend, il se penche vers le malheureux, il va, sans doute, lui verser
une aumône magnifique... "Qu'as-tu à me donner?" dit-il au mendiant en tendant
la main.
Comment? lui, qui a tout ce qu'il veut, il
ose demander quelque chose, à un sans abri! Pour ne pas refuser, le pauvre fouille dans
son sac, il en sort un grain de blé, le plus petit qu'il peut
trouver et il le pose dans la main ouverte. Le prince sourit, il remonte sur son carrosse,
et le mendiant le voit disparaître dans un grand nuage de poussière dorée, avec son
char et tout son équipage.
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Notre homme reste seul au bord du
chemin, furieux et désolé... Quand vient l'heure de manger, il ouvre son sac, et il voit
au milieu des grains de blé une toute petite chose qui brille très fort. Il regarde:
mais oui! c'est un grain d'or!
Dommage quil nait pas tout donné, il aurait un sac
plein d'or, à présent!
Comme il regrette de s'être montré avare!
La nuit sans doute, porte conseil. Le lendemain au moment de partir en classe,
l'aîné se décide, il va prendre une poignée de billes dans son tiroir et les met dans
son cartable.
Si le les perds, tant pis!", murmure-t-il avec un léger soupir...
Au bout d'un moment, il
ajoute:"si je les regagne, c'est encore mieux!"
Et cest vrai, tout de même! |
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