Tableau
de définitions | Kant | Kierkegaard
| Nietzsche Heidegger | Problème,
plan, citations
Point
de vue de Kant
Kant
|
"Il n'y a qu'une seule espèce
d'êtres au monde dont la causalité soit téléologique, c'est à dire dirigée vers des
fins et en même temps ainsi faite qu'ils se représentent la loi en vertu de laquelle ils
doivent se proposer des fins comme absolues, indépendantes des conditions naturelles
nécessaires en soi (voir Impératif catégorique)
|
Critique du jugement |
Aides à la lecture:
Point de vue de Kant:
I .-La fin de l'humanité.
Si avoir une histoire implique avoir une fin, quelle peut être la fin de l'humanité
comme ensemble des existences individuelles? Si tout dans la nature peut être fins et
moyens rien dans la nature ne peut être la fin de l'humanité puisque tout peut être
moyen d'autre chose; même le prix de sentiments n'atteint pas la valeur de la dignité
fondée par la liberté: la liberté est la fin d'une volonté libre car la liberté n'est
que le pur respect de la volonté comme telle.
L'humanité se propose un but, le bonheur; c'est une fin: la satisfaction de toutes les
tendances. L'humanité veut la conciliation de la liberté et du bonheur. Comment les
concilier? On peut essayer la méthode déductive ou la méthode synthétique:
a) La solution déductive: déduire c'est tirer de:
les stoïciens veulent déduire le bonheur de la liberté (l'homme libre est heureux), les
épicuriens veulent déduire la liberté du bonheur (l'homme heureux est vertueux). Les
deux échouent car pour déduire, il faut une relation entre les deux termes (nature et
morale): or, quel peut être le rapport entre l'ordre de la nature (lois mécaniques,
déterminisme) et l'ordre de la liberté (intention morale)? Par exemple, c'est souvent
sur la vertueuse que tombe la foudre. (Justine de Sade).
b)
La solution synthétique a priori (indépendant
de l'expérience): puisque le bonheur ne peut s'obtenir, il faut le mériter, s'en rendre
digne: l'analyse étant impuissante, il faut un troisième terme qui seul pourra réaliser
l'unité, par synthèse, du règne de la nature et du règne des fins: cela amène à
postuler Dieu comme garant de l'unité.
- Est-ce un privilège de l'humanité?
L'histoire est souvent le fruit de la passion, de la violence, de l'hétéronomie, de
l'insociable sociabilité et en ce sens l'histoire relève de la nature plutôt que de
l'humanité. "L'insociable sociabilité des hommes, c'est à
dire leur inclination à entrer en société, inclination qui est cependant doublée d'une
répulsion générale à le faire... C'est cette résistance (à la nature ou aux autres)
qui éveille toutes les forces de l'homme, le porte à surmonter son inclination à la
paresse..." Kant Idée d'une histoire universelle... pages 64- 65 Aubier.
- C'est donc la nature qui rend nécessaire le droit:
la politique est une fin de la nature plus qu'une fin de l'homme ou de
l'humanité. Voilà pourquoi l'Etat de Droit nous oblige simplement à
agir comme si nous étions raisonnables; il ne se préoccupe pas de la moralité mais de
la légalité des actions, des comportements extérieurs. Au contraire, le règne des fins
est le règne de la raison. Même si la civilisation n'a rien à voir avec la morale, elle
en est la condition pratique: sans une culture des murs aucune moralité n'est
possible: il est donc possible que l'histoire humaine ne soit que la réalisation d'un
dessein de la nature: construire l'Etat. Avoir une histoire resterait donc un privilège
de la nature qui confierait l'homme à la raison. Le privilège de l'humanité serait de
dépasser l'histoire. II.-
Le problème de la
finalité.
La finalité est un fait: nous trouvons dans la nature des choses qui ne se comprennent
pas à partir de simples mécanismes.
Kant distingue: -La finalité de la nature; la finalité des êtres organisés; la
finalité de l'homme en tant qu'être moral.
La finalité externe (= un être sert de moyen à un autre en vue d'une fin: exemple:
herbe pour nourrir la vache : vache pour nourrir l'homme ...)
La finalité interne (= elle a pour fin l'être lui même: les parties de l'organisme sont
des moyens les uns pour les autres/ exemple: les dents ... l'estomac ... la digestion
...).
En conséquence on distinguera l'être vivant et la machine construite par l'homme
(Critique du jugement, Vrin, page 181)
Finalité "sans fin": c'est une finalité désintéressée sans rapport avec la
raison ou la sensibilité. c'est par exemple celle d'une pièce de théâtre, comme en
témoigne la dernière représentation de tous les acteurs = c'était un jeu, on a fait
"comme si".
Où situez-vous le privilège de l'humanité? Conséquences pour le sujet? La fin de
l'histoire serait-ce la réalisation de ce qui est en l'homme comme potentialité: la
nature confie l'homme -par l'insociable sociabilité- à la raison et non à l'instinct.
Vers le
point de vue de Kierkegaard: L'humanité
advient à sa réalité dans l'individuel. |
|