Peut-on
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Les
conditions de possibilité sont-elles réunies? Peut-on penser avec les
autres; "on" représente ici la communauté de ceux qui
s'inclinent devant la vérité d'une affirmation c'est à dire sa
correspondance avec la réalité.
Donc, cela correspond-il à la réalité du comportement de l'homme, cela
est-il bien ajusté ... N'est-ce pas trop dire, n'est-ce pas
contradictoire et donc impossible?
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dire
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signifie
ici affirmer en connaissance de cause, mais cela désigne aussi l'opinion
qui dit n'importe quoi, qui se contente d'affirmer ce qu'elle affirme, qui
transforme son désir en vérité universelle: par exemple dans le
Discours sur l'origine de l'inégalité de Rousseau, l'inventeur de la
propriété "dit": "Ceci est à moi" !
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l'homme
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En tant
qu'homme , dans son essence, dans ce qui le caractérise fondamentalement
et le distingue des autres vivants
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un
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deux, trois = parmi d'autres
animaux.
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animal
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Système
vivant qui se nourrit et se reproduit, sensible et mobile, déterminé par
un programme ou mieux par un code, qui agit en suivant mécaniquement le
déterminisme des lois de la nature.
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raisonnable
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qui , au
contraire de l'animal, agit selon la représentation de lois
pour tous; de manière sensée , selon des projets, capable
d'obéir à la loi qu'il s'est prescrite (= liberté.)
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INTRODUCTION
L'essentiel
de votre introduction c'est la problématique: le chemin par
lequel vous allez conduire votre correcteur de la question posée
au problème dont la solution permettra de prendre votre décision
, que vous présenterez dans la troisième partie du devoir après
avoir pesé le pour et le contre, ou ,si vous préférez, les
raisons de dire oui et celles de dire non dans la première et la
deuxième partie.
Pour
mener vers le problème, il faut commencer par vous étonner:
l'étonnement vient d'une prévision déçue (on s'attendait à
quelque chose et on lit autre chose), et le calcul déçu pose un
problème: comment ce fait-il que ... ?
Souvent il est possible de trouver le problème en cherchant deux
termes qui s'opposent ou qui semblent s'opposer. Par exemple ici animal
raisonnable semble désigner une monstruosité, une
contradiction comme de l'eau au contact du feu.
Pour
l'étonnement: deux
directions sont possibles: d'une part vous pouvez vous étonner de
la question posée étant donné les errements de l'homme dans la
réalité de son existence: pour l'individu que de conduites
irrationnelles ! Pour les relations internationales, que de
guerre, que de génocides, que de crimes contre l'humanité qui
sont la négation effective de toute conduite raisonnable. D'autre
part, vous pouvez aussi vous étonner d'une telle question en
insistant sur les oeuvres de la raison, la loi comme condition de
la liberté, la perfectibilité de l'homme et ses progrès: le
corps animal n'est-il pas qu'un simple instrument, un moyen au
service du sens que l'homme donne à sa vie.
L'existence ne précède-t-elle pas l'essence, qu'est-ce qui
empêche l'homme de se construire en construisant ses relations de
manière raisonnable, prudente, sage?
POUR
LA PROBLEMATIQUE
Vous
faites apparaître l'embarras dans lequel vous met la simple
formulation du sujet qui associe deux termes qui paraissent
contradictoires: comme peut-on être à la fois animal qui n'agit
pas, qui suit des lois déterminantes et l'homme qui agit
raisonnablement par la représentation de la loi qu'il se fixe!
Peut-on affirmer d'un être, l'homme, une chose et son contraire?
L'homme appartiendrait-il à deux mondes, le monde sensible et le
monde intelligible et si c'est le cas, quelle relation peut-il y a
voir entre ces deux mondes? L'eau et le feu peuvent-ils coexister?
La conscience sensible de la vie dans sa relativité et la pensée
qui s'élève à l'absolu? Ce qui a sa raison d'être dans un
processus causal antécédent et une liberté morale qui aurait sa
raison d'être en soi?
Comment
l'infini de la valeur morale peut-il s'incarner dans la finitude
d'un corps? C'est plus qu'un problème, c'est un mystère que
cette incarnation!
POUR
L' ENJEU
Vous
pouvez terminer votre introduction en soulignant l'enjeu, c'est à
dire l'importance de la réponse que vous donnerez. Il s'agit de
l'humanité, de l'ensemble des personnes dont la dignité est
liberté, de l'ensemble des êtres raisonnables sensiblement
affectés , auxquels nous appartenons.
POUR
LE PLAN
Au
début, le plan en trois parties se révèle pratique. Vous vous
comparez à un juge qui écoute soigneusement l'avocat de la
défense et le procureur avant de prendre sa décision dans la
troisième partie. Evidemment, penser par soi même avec les
autres exige que vous passiez toujours par l'argumentation, ce
qui implique une rationalité de votre discours. Voilà
pourquoi il faut soigner la rigueur des enchaînements. Sinon vous
allez trouver dans la marge: à
relier, à enchaîner, peu rigoureux ...
Voici un plan possible pour un débutant.
Première
partie: Pour
quelles raisons il semble que l'homme soit un animal
raisonnable: il est toujours intéressant de commencer par
reprendre l'opinion car, l'opinion a une origine, et dans toute
opinion, il y a une part de vérité.
Deuxième
partie: pour
quelles raisons on pourrait répondre non au sujet. En effet un
caractère essentiel accompagne constamment un être. Drôle de caractère
essentiel (raisonnable) qui apparaît parfois chez quelques uns et
qui n'apparaît pas chez tous les autres. Que d'insensés qui ne
suivent que le sentiment! Que de vie irrationnelles! Que de
risque, de folies qui sont parfois ce par quoi une vie humaine se
sauve et se réalise dan la joie, comme si la vraie morale se
moquait de la morale : l'homme n'est-il pas fou de
cette folie qui parfois le sauve de la clôture sur soi même...
Comment alors dire que l'homme est un animal raisonnable si ce qui
fait l'homme c'est l'infini qu'il porte en lui. Ne joue t-il pas
ans cesse : à qui perd gagne. Par exemple, en partageant avec les
autres bien loin du raisonnable: à chacun son dû. etc...
Troisième
partie:
A
quelles conditions on peut affirmer que l'homme est un
animal raisonnable. Ne faut-il pas commencer par bien
distinguer le rationnel du raisonnable? Alors que rationnel
concerne les moyens en vue d'une fin, leur enchaînement, leur
rigueur, finalement le domaine de la connaissance, le raisonnable
ne concerne t-il pas le sens que la liberté donne à la vie, à
l'existence humaine.
Dans le raisonnable ne faut-il pas distinguer ce qui est clos et
qui ressemble au rationnel dans le domaine de l'action: je donne
pour que tu donnes et ce qui est ouvert, sans cesse vivifié par
le coeur, par le sentiment!
Le
corps:puis-je dire que j'ai un corps ou que je suis mon
corps? Conséquence pour le sujet?
~Remarque:
Le contenu
proposé ici n'est pas un corrigé mais a pour but de vous
aider à commencer à penser. Bien entendu, c'est à vous de
donner un contenu au devoir. Voilà pourquoi nous procédons par
questions. Vous ne pouvez rédiger un devoir sous forme d'une
forme d'une suite de questions!
POUR
UNE CONCLUSION: Au
début elle comprend deux phrases, si vous voulez.
-
Dans la première phrase, vous faites un bilan de votre travail en
rappelant le problème brièvement et la solution que vous
proposez.
- Dans la deuxième, vous élargissez vers un problème auquel
votre réflexion dans le devoir vous conduit: par exemple, cet
infini que l'homme porte en lui, qui fait sa liberté et sa
perfectibilité est-il un infini de la raison ou du coeur. Le
meilleur des monde organisé rationnellement de manière close ne
serait-il pas la fin de l'humanité: ne verrait-on pas quelques
individus le fuir? Ce qui serait une objection majeure au règne
du rationnel.
Pour
mieux comprendre, suivre ce lien : Kant,
le devoir (lien
ouverture nouvelle fenêtre)
Joseph
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