Tableau de
définitions
Peut-on
|
Est-il
possible, cela peut-il apparaître dans la réalité
|
Changer
|
Transformer,
modifier, rendre autre que ce qu'il est
|
homme
|
Désigne
ici l'être appartenant à l'espèce animale la plus évoluée de la
terre. Être raisonnable sensiblement affecté
|
Première
approche du sujet
De quelqu'un qui a changé, on dira qu'il a tourné la page,
qu'il n'est plus déterminé par son passé, que s'ouvrent, pour
lui , les portes de l'avenir, qu'il a rompu les chaînes de son
attachement au passé... Mais comment a-t-il pu changer s'il s'est
coupé de la mémoire: y aurait-il une mémoire d'avenir?
Vous pouvez donc vous étonner devant un tel sujet, devant le on:
s'agit-il d'une politique qui enverrait tout le monde travailler
dans les champs, d'une religion qui voudrait transformer les cœurs,
d'une morale qui voudrait se substituer à la balance intérieure
de chacun, ou encore du Droit? L'histoire ne nous montre-t-elle
pas l'échec retentissant de toutes ces tentatives qui semblent se
heurter à une sorte de granit, un rythme comme retour du même,
du principe d'économie ou de la générosité restreinte?
Pourtant, il semble évident que pour changer il faudrait oublier
le passé: les regards se tournent alors vers la jeunesse qui a la
force de la vie et n'a pas de passé. Bernanos écrit que quand
la jeunesse tremble le monde grelotte. Voilà donc un grand
sujet qui nous invite à chercher des raisons d'espérance et
à nous détourner de l'espoir qui maudit le présent.
Pour
une problématique
La
question de la question n'est-elle pas: comment libérer le
devenir lui même en tant qu'il est développement de soi. Quel
rapport à l'histoire, à ce qui est déterminé parce que passé,
l'homme peut-il avoir?
L'enjeu
C'est
bien de l'homme qu'il s'agit dans un tel sujet, de son passé et
de son avenir, de son amélioration et de la possibilité d'un
progrès.
Pour
la recherche des idées
"Apprendre
transforme mais au fond il existe quelque chose de rebelle. Le
granit d'un fatum spirituel: ce qui tout au fond de nous résiste
à l'instruction." Nietzsche, Par delà le Bien et le
Mal, 271.
Comprendre que l'exception est comme un éclair qui ne se dessine
que sur un fond de règle, un rythme comme retour implacable du
même. Distinguer la nature qui est la part d'invariance et la
culture qui est la part du modifiable. Dans la deuxième
Considérations inactuelles on peut lire: "Le problème
essentiel de toute philosophie consiste à savoir dans quelle
mesure la nature... est invariable afin qu'une fois ce problème
résolu on puisse travailler courageusement à améliorer ce qui
aura été reconnu modifiable."
Prendre de la distance par rapport à ce qui est proche en se
rendant le lointain proche simplement pour découvrir
l'étrangeté de ce qui est proche, c'est le moyen d'annuler la
croyance qui fait la force du proche. Peut-il y avoir une mémoire
de l'avenir: en devenant capable de s'identifier à l'étrange
l'homme sort du modèle conformiste et crée un autre possible: en
créant un autre possible, l'homme rend possible le changement. Il
s'agit d'acquérir un savoir de la relativité des directions
temporelles: rien ne se produit nécessairement car il n'y a pas
de je pense, la pluralité des instincts en lutte assurant
une contingence radicale et du même coup la possibilité du
changement. La conception politique du moi comme pluralité, comme
combat des instincts entre eux, permet de comprendre ce qui rend
possible le changement et permet de concevoir , d'affirmer que le
but ne peut être posé que par un individu ou une civilisation
donnée, ce qui signifie que la vie n'est pas donnée c'est ce
qu'on donne.
Il faudrait donc poser le problème du rôle des
"grands" individus et du rôle de la jeunesse: la
jeunesse libère la vie d'une maladie: le besoin de sécurité.
Comment changer l'homme s'il ne se libère pas de la maladie
historique qui consiste à discerner le passé comme une
figure de la nécessité: par l'oubli? Par le point de vue de
l'inactualité? Le point de vue de l'inactualité ouvre une une
mémoire d'avenir: si les Grecs sont notre avenir, ce n'est pas
que nous cherchions à les imiter mais que nous les inventons,
nous les interprétons, et en les inventant nous inventons un
autre avenir. En choisissant on se choisit.
La jeunesse est une vie sans passé qui a encore des illusions sur
l'avenir (fécondité de l'illusion) et la force nécessaire pour
penser un devenir non historique en écartant toute idée, toute
affirmation qu'il y a une loi du développement.
Alors on se tourne vers l'importance de l'éducation.
Le fort commande parce qu'il s'obéit, le faible est celui qui
croit que commander c'est ne pas obéir. Le naturel est
l'aboutissement d'un travail, d'une discipline: on devient simple
quand on devient législateur: simple ne s'oppose pas à multiple
ou complexe: il s'agit faire la loi à son propre chaos: se rendre
capable de voir et d'entendre, de faire voir et entendre ce qui
est devenu le plus proche et le plus naturel. "Être simple
et naturel"
POUR
UNE CONCLUSION:
-
On comprend mieux pourquoi toutes les tentatives pour changer
l'homme ont échoué: on a voulu faire simple, on a confondu le
simple avec le simplifié, on a oublié la condition de
possibilité de tout changement: la liberté et la force de la
jeunesse.
L'existence humaine ne prend son sens et sa densité que par la
pensée et, ici, singulièrement grâce à la pensée de
Nietzsche.
- Il s'agit de créer le sentiment de la distance, de créer une
volonté de se différencier: il ne s'agit pas de reproduire mais
d'apprendre à voir et à penser autrement. D'où la nécessité
d'un apprentissage.
=> Pour ceux qui voudrait s'orienter vers la biologie et l'eugénisme,
voir le livre d'André Pichot. (lien
ouverture nouvelle fenêtre)
Voir
la conclusion du cours
sur l'existence.(lien
ouverture nouvelle fenêtre)
Joseph
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