Peut-on faire de la physique sans faire de la
métaphysique?
Tableau
de définitions
Peut-on
Cela est-il réalisable,
cela (faire...) peut-il apparaître dans la réalité?
faire
terme général pour
désigner une action (voir théorie et expérimentation), l'expérimentation est un
"faire"
physique = X
X= physique, science de la nature (phusis en grec) de ce qui est
observable par l'homme, être raisonnable sensiblement affecté. La physique d'une
époque= l'ensemble des théories et des expérimentations d'une époque (tu retrouves la
raison de l'homme, et, des expérimentations qui permettent d'observer un résultat
expérimental - une observation réelle mesurable- comme par exemple les interférences
lumineuses).
Critère de démarcation entre la science et les pseudo-sciences illusoires qui dépassent
le donné observable: ce n'est pas le succès car n'importe quel discours peut avoir du
succès sans être scientifique ne serait-ce que parce qu'il y a un imbécile en face;
Mais la contrainte, la résistance de la nature à nos prévisions est le critère qui
permet de déclarer qu'un discours est scientifique s'il peut être falsifié par une
expérimentation: une prévision déduite du discours ne se réalise pas
expérimentalement (par ex: on croyait à la théorie ondulatoire et on obtient l'effet
photo-électrique) . Au contraire un discours non falsifiable (portant sur quelque chose
qui ne peut apparaître comme l'inconscient) ne relève pas de la science
sans faire
ici au sens de pratiquer
méta-
- physique = Y
Y=la métaphysique: ce qui dépasse la nature. Ici regarde
attentivement la page sur "l'illusion"
dans philo-notions/bac: la raison dans son souci d'unifier l'univers dépasse ce qui
est observable et produit des idées, principe régulateur d'unification (le moi, le
monde, Dieu) à quoi rien d'observable ne correspond. Bien sûr Dieu explique (donne la
cause) le moi et le monde, mais, c'est en fait une hypothèse (posée dessous le moi et le
monde) à quoi rien d'observable dans la nature extérieure ne correspond.
Après l'incontournable tableau de définitions ci-dessus, il s'agit de saisir le
problème, la question de la question. Pour cela on peut chercher ce qui dans la
formulation (dans le libellé du sujet) surprend:
-1)Le premier "faire"
a-t-il le même sens que le second? A quelles attitudes différentes renvoient ces deux
expressions? Qu'y a-t-il de surprenant dans la mise sur le même plan de "faire de la
physique" et "faire de la métaphysique"?
-2)Si méta physique veut dire à côté de la
physique comment peut-on dans le mouvement de la physique faire apparaître ce qui n'est
pas du domaine de la physique, ce qui est au-delà de la physique? Ne mélange-t-on pas le
concept et l'idée?
Autant dire que la question revient à se demander si la physique et la métaphysique
ont une caractéristique commune: si oui la physique pourrait-elle
s'exercer pleinement sans faire de la métaphysique?
Voilà 2 questions qui permettront de mieux cerner le
problème, la difficulté sous-jacente au sujet:
a)si la physique s'attache à des observations réelles
mesurables, à quoi peut lui servir la métaphysique qui commence lorsqu'elle s'élève
au-delà de l'observable sensible?
b)Mais, si la physique par des théories, des systèmes de plus
en plus vastes, s'efforce d'unifier les observations par des lois, des théories (système
de lois) n'est-elle pas obligée de dépasser l'observable pour l'unifier? (voir la
différence entre loi - fonction; loi - statistique; théorie explicative et théorie
représentative).
Recherche d'un plan
= La question: le sujet te demande si X
peut se passer de Y
(une première partie pourrait établir que X
"essaie" de s'en passer, pourquoi?)
= ou si en posant X on n'est pas obligé de poser Y
(une seconde partie pourrait poursuivre le devoir en établissant qu'on ne peut faire de
la physique malgré les bonnes intentions du 1) sans faire de la métaphysique car dans la
théorie la raison est à l'oeuvre et elle unifiera, c'est plus fort qu'elle)...
= A toi de produire une 3ème partie.....
Essayons d'approfondir... Voilà quelques questions:
-Si la physique s'appuie sur le principe qu'il n'y a pas d'effets
sans causes et si elle suppose sous le phénomène à expliquer un processus causal qui
n'est pas directement observable n'a-t-elle pas ici un aspect métaphysique?
-La physique se borne-t-elle à la simple observation ou, comme la
métaphysique ne dépasse-t-elle pas le donné (voir la théorie du BIG-BANG)?
-Reste que (voir les pages "La
vérité dans les sciences" dans philo-notions/bac) de l'hypothèse, le
physicien déduit une prévision, une observation théorique à laquelle
correspondra ou ne correspondra pas l'observation réelle mesurable obtenue.
-Ne pourrait-on pas dire que la métaphysique n'est qu'un
moment de la physique, lequel? Reste que la raison (ratio = calcul) toujours en
oeuvre dans les mathématiques ne peut s'empêcher d'unifier: une théorie rassemble un
grand nombre de lois et essaie d'expliquer: cette tentative d'explication générale
ressemble au mouvement de la métaphysique.
La formation du concept scientifique (Voir le cours dans "Philo-poche")
est la production de résultats expérimentaux ne revient-elle pas à remplacer la
"nature" par des modèles mathématiques? Y aurait-il une métaphysique
inconsciente à côté de la réalité naturelle? Qu'est-ce qui nous assure ici cependant
de la différence physique métaphysique?
Éclairer le sujet c'est souvent aussi le
reformuler: demande-t-on?
La science peut-elle se passer d'entités non observables?
Compare cette formulation avec le sujet.
Voilà
quelques pistes de lectures sur ce sujet assez "pointu":
Cournot: Essai sur les fondements de nos connaissances,
Hachette page 233
Bachelard: La philosophie du non, PUF pages 137 et 138
C-G Hempel: Eléments d'épistémologie, Colin, 1972 pages 124
à 129
B. D'Espagnat: Conception de la physique contemporaine pages 92
et 93