-Si toute science est hypothético-déductive, ne faut-il pas réduire
l'objectivité à la logique? Peut-on parler d'objectivité sans la réduire à
la recherche de la cohérence, de la validité d'un discours, de la simple
vérité formelle?
=>Comme un contraire éclaire l'autre, il est possible de partir de la
subjectivité: d'un point de vue qui appartient à un individu seul: c'est voir
le monde tel que je suis, comme les prisonniers de la caverne réduits à la
conjecture ou à la croyance, à la spontanéité, à la conscience immédiate,
au visible. (voir Platon, le soleil la
ligne la caverne http://www.philagora.net/philo-bac/oralplat.htm
)
=>La science est le résultat d'une éducation comme conversion:
-s'arracher à l'opinion; -s'orienter vers le Bien et donc vers l'intelligible,
vers la pensée réfléchie consciente de son activité, soucieuse d'accorder
son discours à son objet.
=>L'objectivité scientifique est donc:
d'abord une attitude de l'esprit du savant qui se manifeste dans ses
actes, par une fidélité à des maximes qui sont les qualités de l'esprit
lui-même:
-l'esprit d'observation.
-L'esprit critique.
-L'impartialité.
-La rigueur.
Dans tous les cas montrer qu'il s'agit d'un effort et que l'objectivité
scientifique est mouvement qui se sépare d'une subjectivité première
grâce à l'esprit critique, la rigueur, l'esprit d'observation,
l'impartialité...
Cela ne signifie-t-il pas qu'on ne peut donner de l'objectivité qu'une
définition négative: un effort pour se dégager des erreurs particulières
et se retrouver tous en accord parce qu'on a atteint un principe qui
s'impose à toute connaissance: ce principe est à la fois la condition et
la justification de cette connaissance.
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-Si la science est par essence théorie et expérimentation à l'infini, ce
mouvement ne signifie-t-il pas que le discours d'une époque ne peut être
parfaitement objectif dans la mesure où un échec (l'observation réelle
mesurable ne correspond pas à la prévision déduite de la théorie) peut
toujours falsifier la théorie? En conséquence l'objectivité scientifique
peut-elle relever d'autre chose que de la validité, de la logique, de la
cohérence du discours?
-Mais pourquoi ne peut-on pas dire qu'une falsification détruit
définitivement une théorie? Pourquoi peut-on dire que la théorie est
dépassée sans pour cela être détruite? En quoi la nouvelle théorie
intègre-t-elle l'ancienne? conséquence pour le sujet?
Lectures:
Blanché, l'épistémologie, PUF page 123. "La science elle même est
loin d'être tout entière scientifique, au sens où ce mot qualifie un savoir
parfaitement objectif, ne laissant plus aucune place à la contestation."
"L'objectivité n'est pas donnée immédiatement à la connaissance
scientifique mais est conquise peu à peu par rectifications successives des
erreurs... La science laisse toujours en quelque endroit des zones qui peuvent
donner prise à la subjectivité" (La science, Epistémologie
générale, Magnard, page 38).
=>Déterminer le sens du mot "inertie":
1) Dans la langue
française.
2) Dans la science physique.
Qu'est-ce qui fait l'objectivité du terme scientifique? Pourquoi le signe
linguistique n'est-il pas objectif? Dans quel cas je sais et nous savons tous de
quoi nous parlons? Distinguer l'univocité et l'équivocité: Dans quel cas
suis-je au contraire renvoyé à une interprétation personnelle, subjective? Y
a-t-il un lien entre l'inertie d'un ballon et celle de quelqu'un qui refuse de
ranger sa chambre?
=>
Pour une conclusion. L'objectivité
est donc un idéal que l'on poursuit... On ne peut la définir que
négativement car un mouvement ne se définit pas, il s'accomplit: ici,
c'est la réflexion comme retour sur ce qui est premier, possibilité de
dire non au découpage de la langue, aux impulsions premières, à
l'éducation...
L'objectivité scientifique n'est peut-être qu'un souci, le souci de la
réflexion. |