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Henry par la
grâce de Dieu Roi de France et de Navarre A tous présents et à venir
Salut. |
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"Nous espérons...
que Nous parviendrons à l'établissement d'une bonne paix... Nous avons
jugé nécessaire de donner maintenant une loi générale, claire, nette
et absolue..." |
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"Ayant bien et
diligemment pesé et considéré toute cette affaire avons par cet édit perpétuel
et irrévocable, dit, déclaré et ordonné..." |
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"Article premier... La
mémoire de toutes choses passées d'une part et d'autre,... demeurera éteinte
et assoupie, comme de chose non advenue."
Article six: Avons permis et permettons à ceux de ladite Religion Prétendue
Réformée vivre et demeurer par toutes les villes et lieux de notre royaume... sans être
enquis, vexés, molestés ni astreints à faire chose pour le fait de la religion contre
leur conscience..." |
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Qu'est-ce qui fait donc la force de l'Edit de Nantes?
Pas tellement son contenu qui rassemble les Edits de 1562 à 1576: Saint Germain, Amboise, Boulogne, Beaulieu,
autant d'Edits, autant de voeux pieux comme ces bonnes
paroles qui précèdent les mauvaises actions et les massacres, autant d'écrits
morts-nés.
Ce qui fait la force de l'écrit nantais ce n'est pas seulement
que la raison, le sens politique du possible, de l'acceptable (étant
donné les rapports, -ce que Robespierre appellera "la force des choses")- et le
coeur, la générosité, l'inspirent, c'est aussi l'autorité royale
que Henri IV engage avec toutes ses forces et tout son
courage, jusque devant le Parlement de Paris:
<J'ai
sauté sur des murailles de ville, je sauterai bien sur des barricades> (7 Janvier 1599)
Ainsi, un an après avoir signé l'Edit
dans le fief des catholiques les plus intransigeants, à Nantes, Henri IV fait
savoir haut et fort que ce ne sont pas les passions de la rue, des factions, qui peuvent
faire la loi mais le souci du bien commun éclairé par la raison: le souci de la paix.
Laissons le contenu de l'Edit aux
historiens, laissons leur le soin de limiter les interprétations hasardeuses qui iront
jusqu'à appeler Edit de tolérance un écrit qui refuse
d'employer le terme de tolérance, sans se demander pourquoi il a été écarté par le
rédacteur (Jacques Auguste de Thou).
Admirons la raison et le coeur qui, il y a
quatre cents ans animaient Henry IV.
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