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Clins d'oeil de Giraudoux. Electre- 

Un des charmes de la pièce, c'est le dialogue entre gens qui savent et gens qui ne savent pas. Les Euménides savent tout, le Mendiant aussi, c'est normal, ils sont du côté des dieux. Côté humains, Clytemnestre et Egisthe connaissent parfaitement leur double faute mais ils ignorent les intentions exactes d'Oreste qui, nouveau venu, reçoit des informations qu'il ne comprend pas toutes et suit docilement les instructions de sa sœur. Electre sait intuitivement qu'elle doit punir au plus vite par la main de son frère mais elle ne sait pas pourquoi et il lui faut auparavant établir la complète culpabilité de sa mère et de son amant.
Le spectateur selon son degré de culture et d'attention est plus ou moins averti, il saisira plus ou moins bien les allusions glissées tout au long du drame. Naturellement plus il en saisit, plus grand est son plaisir. 

"L'allusion se présente si facilement dans la famille des Atrides" qu'il suffit d'écouter pour recueillir par fragments et en désordre tous les éléments de la légende. Si certains de ces clins d'oeil sont évidents, d'autres demandent davantage d'attention.

Pour le passé,
le beau palais d'Argos qui "rit et pleure à la fois" cache sous son apparence imposante des horreurs effroyables, ses murs, "ce sont de mauvais murs" qui rendent les gens mauvais. Les Euménides et le Jardinier en font une visite guidée sinistrement comique "la chambre où Atrée le premier roi d'Argos tua les fils de son frère", "la seule voisine" "où il servit leurs coeurs", "Cassandre fut étranglée dans l'échauguette", "tout cela dans l'aile qui rit", "la piscine où notre roi Agamemnon... glissa revenant de la guerre et se tua sur son épée", "il prit son bain après sa mort. A deux minutes près. Voilà la différence", complète une des Euménides. De la fenêtre d'Electre "on voit le tombeau de son père".
Clytemnestre avertit ses enfants "les curieux n'ont pas eu de chance dans notre famille, ils pistaient un vol et découvraient un sacrilège, ils suivaient une liaison et butaient sur un inceste".
Mais elle-même "la reine, a mauvais teint, elle se met du rouge... elle se met du sang!", "elle a déjà conduit une fille au supplice". Les fleurs privées de leur maître dépérissent "ce n'est pas comme les veuves de rois"

Pour le présent, nous tombons déclare le Mendiant avec une déférence narquoise sur "un complot d'assassins royaux". Que vont devenir tous ces princes?
La reine qui adresse un adieu mélancolique à son fils Electre rétorque "vous pouvez lui dire au revoir, vous le reverrez..."
S'adressant à Egisthe le Mendiant qui évoque la mort des hérissons généralise "son petit oeil froid c'est votre oeil. Ses piquants c'est votre barbe. Son sang c'est votre sang...". Quand un oiseau plane au-dessus du régent, il commente "vous êtes présentement l'homme le mieux accentué de Grèce. Il s'agit de savoir si l'accent est sur le mot humain ou sur le mot mortel".Lorsque l'oiseau se rapproche il précise "tiens c'est un vautour".
"C'est le dernier repos d'Oreste" prévient le Mendiant (encore lui) en voyant le jeune homme dormir dans toute son innocente ignorance. Dès son arrivée il a été harcelé par trois fillettes.


Le nom d'Euménides donné à ces petites pestes a de quoi étonner. Dans la tradition les Erinyes ces furies qui poursuivaient les parricides ont persécuté Oreste meurtrier de sa mère jusqu'au jour où Apollon a transformé leur colère en pardon. Elles ont alors pris le nom d'Euménides, (Bienveillantes). Ici ce sont des enfants qui des avant ces péripéties prétendent s'appeler ainsi. Elles connaissent le crime qu'elles ont à combattre et elles cherchent à faire de la dissuasion préventive "elle te paraîtra drôle la tête de l'âne si tu es l'assassin de ton oncle. C'est drôle un âne qui vous regarde quand vous avez les mains rouges du sang de votre mère". Elles s'irritent de se voir peu soutenues par Oreste et l'avertissent "tu t'en repentiras".
Malgré leurs efforts elles devront poursuivre celui qu'elles voulaient protéger, c'est pour cela qu'elles grandissent à vue d'oeil pour prendre la place d'Electre quand celle-ci en aura terminé avec son rôle de vengeresse "nous prenons ton âge et ta forme pour le poursuivre". Dans sa quête acharnée la malheureuse Electre s'est faite la furie de son frère bien-aimé!
Mais dès le début les petites savent qu'un jour viendra le pardon et qu'elles reprendront leur nom d'Euménides "nous rattrapons le commencement avec la fin", ces paroles qui clôturent une de leurs malicieuses chansons, nous rattachent à la grande tradition Eschylienne, elles nous arrachent aux terreurs des temps mycéniens pour nous annoncer une sagesse inspirée d'Apollon.

Une raison toute prosaïque a conduit Giraudoux à imaginer ces fillettes qui poussent comme "des oronges", en effet la législation interdisait de faire veiller des enfants, il a donc fallu au second acte les remplacer par des adultes. Parade géniale!

Et les Théocatoclès! Leur nom avec son craquement "tk...tk.." évoque une mitraillette ou des noix qu'on casse. Pourtant c'est un nom qui fait bien grec et qui a grande allure avec son début en "théo", "dieu" (comme dans théologie, théocratie, Théodore...) avec sa fin éclatante "clès", "gloire" (comme dans Héraclès, Périclès, Damoclès...) mais au milieu, quelle chute! "cato", "en bas". Est-ce l'abaissement de la gloire divine? La gloire des dieux d'en bas. Le mot est inventé pour nous égarer. Il convient bien au Président argumenteur et vaniteux.

Divertissement d'intellectuels? peut-être. En tout cas, fidèle à la tradition classique et délibérément novatrice, la pièce de Giraudoux tient la scène. FIN

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