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Electre de Jean Giraudoux
-Electre et les
anciens-
page 9
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Tout le monde grec connaissait les malheurs
d'Agamemnon évoqués dans l'Odyssée vers le Xème siècle avant Jésus-Christ, les
Athéniens plus que les autres puisque depuis le VIème siècle av. J.C. les épopées
homériques (l'Iliade et L'Odyssée) sont consignées par écrit et servent de base à
leur éducation. Au V ème siècle av. J.C. le thème est traité par les trois grands
auteurs tragiques athéniens: Eschyle, Sophocle et Euripide.
L'intérêt réside dans la façon dont chacun présente la réalisation d'une destinée
bien connue.
I . L'ACTION
Eschyle la
développe en continu dans une suite de trois pièces -une trilogie- où les spectateurs
voient successivement l'assassinat dans Agamemnon, la vengeance dans les Choéphores, la
poursuite d'Oreste parricide dans les Euménides.
Voyons la pièce de la vengeance les Choéphores. Le frère rentrant
d'exil et la soeur humiliée par les maîtres d'Argos s'y reconnaissent devant le tombeau
de leur père. Après l'avoir longuement honoré et supplié il décide de la vengeance.
Le jeune homme se présente au palais en étranger, prétendument chargé d'annoncer la
mort d'Oreste. Clytemnestre feignant un grand deuil envoie aussitôt chercher
Egisthe.
Oreste le tue, il frappe ensuite sa mère, qui n'a pas réussi à l'émouvoir. bientôt
les Erinyes apparaissent à Oreste épouvanté.
Sophocle a écrit une
Electre. Oreste vient au palais d'Argos pour y apporter les restes du jeune
prince mort dit-il accidentellement. Il se fait reconnaître par Electre ravalée à
l'état de servante qui remâche ses chagrins et ses rancoeurs malgré les conseils de
soumission que lui prodigue sa soeur Chrysothémis. D'âpres discussions l'opposent aussi
à sa mère. Oreste tue d'abord Clytemnestre puis Egisthe, qu'il a facilement dupés.
Ainsi le meurtre est effacé.
Euripide nous a laissé quatre
pièces sur les Atrides (dont l'Iphigénie qui inspirera Racine). Son Electre
accueille Oreste qu'elle n'a pas reconnu, dans la demeure de son époux, le bouvier que
lui a imposé Egisthe. C'est un homme juste qui respecte sa dignité de princesse et l'a
laissée vierge. Un vieux serviteur, averti par ses soins, atteste l'identité d'Oreste et
lui indique comment tuer Egisthe dans sa maison de campagne, ce qu'il réalise bientôt.
Electre attire Clytemnestre chez elle. Malgré sa répugnance Oreste la tue en se couvrant
les yeux de son manteau. Le parricide du frère et de la soeur sera pardonné par les
dieux après une pénitence.
Nous saisissons ce que Giraudoux a modifié dans la
tenue de l'action en accordant le rôle essentiel à Electre et en lui
assignant la tâche d'élucider la mort de son père (Il utilise le
procédé traditionnel du songe pour la mettre sur la voie). Supposait-il, pour oser la
présenter en énigme, que ses spectateurs ignoraient l'histoire? Il a au contraire
accepté la gageure de les intéresser malgré ce handicap. Avoir transformé une vendetta
en quête de la vérité, ce n'est pas mal!
L'incognito d'Oreste et l'utilisation de la ruse, ressorts essentiels chez nos trois
Anciens sont devenus inutiles. Sans s'éterniser sur l'identification d'Oreste, Giraudoux
en tirera seulement des effets ambigus à propos du mariage d'Electre.
En faisant d'Egisthe le principal adversaire de la jeune fille, il donne
à celui qui n'était que le prince consort une importance nouvelle et
riche en développements sur l'art de gouverner. Le coup de théâtre de sa conversion est
lui aussi une trouvaille à fort contenu dramatique. |
II. LES PERSONNAGES
Sur le plan des caractères les traits d'Electre de
sa mère et de son frère sont déjà contenus dans les Tragiques. Soulignons pour la
défense de Clytemnestre, ces cris de douleur indignée au souvenir du sacrifice de sa
fille Iphigénie (relisez la grande scène de la prière d'Iphigénie chez Racine, une
merveille!), sa jalousie devant Cassandre la belle captive qu'Agamemnon amène dans le lit
conjugal. Tout cela chez Giraudoux est moins appuyé. La noble figure du Bouvier
d'Euripide annonce celle de notre Jardinier, avec plus de détermination et moins de
poétique sensibilité. |
III. LE CHOEUR
Un choeur accompagnait les acteurs qui dialoguaient
sur la scène. Ses membres évoluaient devant eux un peu en contre-bas sur une aire ronde
-l'orchestra- en commentant par des chants psalmodiés et des mouvements de danse, leurs
faits et gestes et la suite des événements. A eux revenait d'amplifier
les grands sentiments de crainte ou d'admiration de douleur ou de joie, de haine ou de
tendresse, d'exprimer la sagesse du bon sens populaire et d'évoquer
les temps légendaires où la réalité se confondait avec le mystère. Chez nos
trois anciens c'est un choeur de femmes, servantes, captives ou paysannes qui amenait
auprès d'Electre cet élargissement du drame, cette présence populaire et cet
affleurement du surnaturel.
Chez Giraudoux, ce sont les Euménides avec leur franc parler effronté et le Mendiant,
avec sa clairvoyance et sa haute sagesse, qui assument cela |
IV. LE RELIGIEUX
Toute représentation théâtrale en Grèce antique
était un acte religieux. Eschyle et Sophocle accordent dans leurs
oeuvres une large place aux relations avec les forces divines. Dans les Choéphores du
premier et l'Electre du second le rituel funèbre est longuement développé, le meurtre
d'Oreste est légitimé par un oracle d'Apollon, un songe alerte Clytemnestre en lui
faisant prévoir la vengeance. Euripide réduira la part du surnaturel au bénéfice de la
psychologie. Il gagne en simple humanité ce qu'il perd en grandeur.
La pièce de Giraudoux ,où la
psychologie semble suffire à expliquer un monde assez bourgeois et où la présence
divine se montre sous les traits irrévérencieux des Euménides et du mendiant, est elle
porteuse de religieux? Le songe qui révèle à Electre le meurtre et l'adultère,
l'illumination qui permet à Egisthe de se révéler comme roi sont dans la tradition des
interventions divines, encore qu'elles puissent s'expliquer humainement.
D'une façon plus profonde quand se font jour impérieusement des sentiments comme le
devoir filial, le dévouement, le patriotisme, le culte de l'innocence, qui tirent hors de
soi-même, on peut penser qu'ils suggèrent un appel transcendant venu d'ailleurs.
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