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  La Fontaine: un prédicateur ou un moraliste?

  Comme le genre l'exige, les récits sont toujours accompagnés d'une "morale": Le corps est la fable, l'âme la moralité.

  • La Fontaine suit ici la tradition des anciens: il puise aussi chez eux, chez le Grec Esope et le Latin Phèdre, la trame de la grande majorité de ses pièces. Il ne s'en est jamais caché, indiquant clairement ses sources et ses emprunts: son imagination, il est important de l'observer, ne s'exerce pas sur l'invention d'une histoire mais sur sa façon toute personnelle de la raconter. 
  • Il s'appuie sur l'autorité des anciens pour affirmer ses intentions éducatives, en particulier celle d'Esope dont la lecture "répand insensiblement dans une âme les semences de la vertu et lui apprend à se connaître". Il cite Platon qui "souhaite que les enfants sucent ces fables avec le lait", car il faut les accoutumer "à la sagesse et à la vertu", leur former "le jugement et les mœurs ", les rendre "capables de grandes choses".
  • Il ajoute que les fables "donnent encore d'autres connaissances, les propriétés des animaux... par conséquent les nôtres aussi". Elles apprennent "aux enfants ce qu'il faut qu'ils sachent" (c'est à dire ce que sont les caractères particuliers des différents animaux et pourquoi on les compare à certains hommes).

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Ces objectifs clairement posés, voyons quels enseignements, quels principes de vie, quels stimulants pour l'action à venir notre théoricien propose à la jeunesse par le moyen de ses fables et plus précisément de leur morale.
A vrai dire, il faut la trouver cette morale. Lorsqu'elle est exprimée, car souvent elle est simplement suggérée, elle se cache en différents endroits, en général à la fin, mais aussi au milieu, ou en introduction, elle est mise en proverbe, donnée par l'auteur, dite par un des protagonistes, sous forme affirmative, exclamative, interrogative... Nous sommes loin de la formule qui concluait invariablement les récits d'Esope "La fable démontre que..."
Voici quelques exemples de ces morales:

Amitié, solidarité, goût de l'effort: voilà de bons préceptes; "Qu' un ami véritable est une douce chose!" Les deux pigeons
"Un bienfait n'est jamais perdu." Le Lion et le Rat
"Le travail est un trésor." Le Laboureur et ses enfants
Cherchons encore au hasard:
Méfiance, prudence, résignation: comme tout cela est triste pour des enfants!

"Il n'est pour voir que l'œil du maître"
"Ne forçons pas notre talent" La grenouille et le bœuf
"Tout flatteur vit au dépens de celui qui l'écoute." Le Corbeau et le Renard
"La raison du plus fort est toujours la meilleure" Le Loup et l'Agneau
Si nous poursuivons nous constatons que, pour une remarque positive, nous en trouvons 10 ou davantage qui sont négatives, frileuses, désabusées, cruelles ou amères. Est-il bon de casser l'enthousiasme, la confiance, la générosité des jeunes? Bien sûr que non!
Nous pouvons donc affirmer que La Fontaine quoi qu'il en ait dit, n'a pas cherché à faire de la morale éducative.

Lorsqu'il publie son premier recueil de fables, il innove dans un genre qui n'a pas encore ses lettres de noblesse en France, comme la tragédie, la comédie ou le roman.
De plus, il veut se ménager la faveur du roi, qui se méfie de lui (il y a son amitié avec Nicolas Fouquet, avec la duchesse de Bouillon et son entourage assez libre, il y ses Contes...)
Il va donc offrir son premier recueil de fables au fils de Louis XIX, le Dauphin, un petit garçon de 6 ans et demi. Il va remplir sa préface de toutes les belles pensées.

Le titre de moraliste qu'on lui donne avec raison doit être pris dans son sens très neutre, d'observateur des mœurs humaines. La leçon que chacun va tirer de ces fables lui importe beaucoup moins que son plaisir à les raconter. Le grand Rousseau ne s'y était pas trompé lorsque, dans son Emile, il critiquait le pessimisme décourageant du fabuliste. La Fontaine qui ne s'est pas occupé de son propre fils ne s'intéressait pas particulièrement aux enfants. Il n'a pas songé à eux en écrivant, parce qu'il ne les aimait pas beaucoup; Il se méfiait d'eux. Il les a quasiment en horreur! Vous ne me croyez pas? Je vous le prouve!
Sur les quelques 200 pièces du fablier il ne parle d'eux guère plus d'une demi-douzaine de fois et dans des termes très peu chaleureux, voyons plutôt:
.

-En I 19 L'Enfant et le Maître d'école, l'un tombe à l'eau sans éveiller la moindre pitié chez notre conteur: "Voyez, dit-il, où l'a mis sa sottise!"
-un second en V 11 La Fortune et le jeune Enfant , n'y tombe pas, quoique visiblement La Fontaine trouve qu'il l'aurait bien mérité.
-Un autre, en IV 16 Le Loup, la mère et l'Enfant, agace tellement sa mère par ses cris qu'elle le menace du Loup.
En IX 5 , L'écolier, le Pédant et le Maître d'un jardin
       "Certain enfant sot qui sentait son collège
        doublement sot et doublement fripon
         par le jeune âge et par le privilège
         qu'ont les pédants de gâter la raison
Pille un jardin: La Fontaine en conclut:
        "et ne sais bête au monde pire
         que l'écolier si ce n'est le pédant
         le meilleur de ces deux pour voisin à vrai dire ne me plairait aucunement.
-En IX 2, Les deux pigeons, un autre: "fripon d'enfant (cet âge est sans pitié) " frappe d'un coup de fronde un malheureux pigeon.
J'ai feuilleté mon fablier, interrogé sa table des matières, nulle part je n'y ai trouvé d'enfant agréable;

    Il ne faudrait pas conclure de cette antipathie que notre homme était un monstre: les enfants à son époque n'intéressaient pas le monde des adultes (sauf nombreuses exceptions surtout maternelles). Ils n'ont commencé leur "existence" officielle qu'au siècle suivant.
    Le miracle, c'est que La Fontaine plait aux enfants qu'il appréciait si peu. Le paradoxe, c'est que la plupart des "pédants" - gens sans rancune- s'accordent à dire que les fables de La Fontaine sont bien adaptées aux enfants, qu'elles peuvent les instruire et les divertir, à condition ajoutent-ils de les choisir judicieusement et de les expliquer avec soin.
Voilà pour l'image d'un La Fontaine entouré d'enfants!
Texte de Jacqueline

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