Ecrit par Sébastien de Perpignan le Juillet 23, 2000 at 22:51:42:
En réponse à: Re: agrégation philo 2001, prépa écrit par najate le Juin 30, 2000 at 09:17:32:
: : Je serais ravi de converser avec des camarades, en vue de préparer ce concours d'une manière plus vivante. "Un bon débat, ça a du bon" (Socrate).
: J'ai du mal à voir la préparation de ce concours de manière ludique. Les resultats de cette année ont vraiment catastrophique et je manque de conseils au niveau méthodologique, si tu en as ils seront les bien venus, j'ai aussi des problèmes d'organisation et du mal à me tenir à l'emploi du temps que je me suis fixée. Et toi comment envisages tu cette préparation, comment t'organises tu?
Je prépare cette année pour la troisième fois l'agreg. Je ne sais pas s'il faut être heureux chaque matin et rire auw éclats devant un texte de la Phénoménologie de Hegel, ou encore s'il faut être déprimé jusqu'au suicide par la baisse assymptotique à 0 du nombre de postes proposés, mais il me semblé que la préparation relève avant tout d'un ordre technique et aristocratique. Ainsi, le but étant d'obtenir un concours de la fonction publique, plutôt que de sourire --ô gaya scienza, ô triste Nietzsche, devant de l'allemand du XIXème, ou de se lamenter, peut-être est-il bon de travailler d'arrache-pied sans se poser trop de questions oiseuses. Le piège de ce concours (ô bon vieux Bourdieu, ô hypocrite Noblesse d'Etat) est qu'il est nécessaire d'y donner le ton de règles qui nulle part ne sont formulées explicitement. Ou plutôt si: les rapports de jury, les annales (du type des erzats utiles que publie Ellipses) ou encore mieux: la fréquentation d'agrégés. La question, formulée naïvement devient: qu'ont-ils donc fait, ces mystérieux agrégés de philo, pour obtenir ce foutu concours? Les agrégés se suivent, mais ne se ressemblent pas: dépressifs ou pas, passionnés ou nihilistes, amicaux ou maladivement élitistes... mais ils semblent pourtant présenter un "tronc commun culturel", dont le corps est questionné lors de concours. Ces thèmes, ces livres, ces auteurs,voire ces artistes bref ces topoï dont toute conversation de ce microcosme culturel sous-entend la connaissance maitrisée, mais dont personne (au cours de mes quatre années passées en faculté à Montpellier en tous cas) ne vous donne EXPLICITEMENT les clés sont au coeur du problème. Il est une arsitocratie des idées, dont ont n'ouvre pas l'entrée à qui le veut. La fréquentation assidue des cours dont se servent les agrégatifs qui suivent la voie royale, dite "normale"(suivez mon regard), ainsi que leur présence aux vertus démystifiantes, me semblent devoir s'allier à une combinaison de facteurs liés à la volonté (nb.certes aussi du loisir de préparer ou pas un concours, de la situation financière et affective et de tout ce que l'on voudra pour faire pleurer Zola) . Marlène Zarader, par exemple ma bien aimée professeur de Fac, nous a toujours vanté les mérites du "classique éclairé": celui qui montre(info ou intox) une solide culture classique, puis qui oriente son sujet par la force de son esprit vers des idées paraissant plus menues au premier abord, tout en leur donnant par la force de son intelligence le corps des plus grands concepts éclairant le ciel de la "philosophia perenis".Pour information, cette dame a donné son avis, assise sur une des chaises du jury, sur dix générations d'agrégatifs. Bon courage à tout le monde. splanas@club-internet.fr