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Rubrique
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Des
colonies étrangères à Istanbul
dans
les années 1930-1950 par
Er Ayten
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Dans
cette recherche
visant à étudier la vie artistique et culturelle à Istanbul
dans les années 1930-1950, nous examinerons la fonction des
associations turques et des colonies étrangères vivant en
Turquie et qui, depuis l'abolition du régime des capitulations et
la mise en application des clauses du Traité de Lausanne (24
Juillet 1923), jouissent des droits publics au même titre que les
Turcs.
Dès
1700, il existait à Istanbul et à Izmir des journaux
hebdomadaires, plus tard bi-hebdomadaires et enfin des quotidiens,
rédigés en français et en italien. Souvent un organe de langue
française appartenait à un étranger (tel est le cas de La Turquie dont le propriétaire, M. Bondini, était italien), celui
du Levant Herald qui
appartenait à un maltais, l'avocat Lewis Mizzi, ou encore du Moniteur Oriental publié par un grec, Le Beyoglu qui était rédigé en un français parfait appartenait
à Gilberto Primi, italien L’Istanbul
fondé en 1867 par un anglais, était, devenu en 1895 grâce à
l'Ambassadeur de France M.Constans et à son rédacteur Régis
Delbeuf-l'organe de défense des intérêts français. Il continue
à exister sous la direction d’un français. Julien Lemoyne, après
avoir appartenu à Pierre le Goff (de 1912 à 1945) et avoir été
dirigé par Gérard Sabatier de 1945 à 1954 et par René Houille
de 1954 à 1958. Le Journal
d'Orient, quotidien, parait en français depuis 1918, sous la
direction de son propriétaire M.Albert Karasu et la collaboration
de sa femme Angèle Loreley Karasu et de Jean de Peyrat,
chroniqueur."
La
position culturelle de la France en Turquie n'est certes pas ce
qu'elle était au temps de l'Empire Ottoman où la langue française
était, de loin, la langue étrangère la plus répandue, mais les
colonies étrangères importantes conservaient des lieux de réunions
où l'on jouait aux cartes, où l'on entendait des conférences,
et des salons dans lesquels étaient donnés des fêtes de
bienfaisance, des concerts, des dîners et des soirées dansantes,
des thé- dansants et des bals.
Les
français possédaient L’Union Française, fondée par l'ambassadeur Constans
en 1895; les Allemands Le
Teutonia fondé vers 1900; les grecs"
L'Union hellénique; les italiens
La Casa d'Italia" (La
Société operaji que fréquentait Garibaldi, le Circolo
Roma et L'Unione
Sportiva). Les Juifs avaient encore dernièrement la société
Béné-Bérith; les Yougoslaves La
Yougoslavenska Sloga,
les Suisses le Club Suisse.
A
la veille du jour de l'An, pendant le Carnaval et durant tout
l'hiver, à part se rendre aux cocktails et participer aux réunions
dans les nombreux consulats qui, depuis que les ambassades ont
transféré leurs sièges à Ankara, occupent les anciens palais
des ambassadeurs, et à part les bals de bienfaisance donnés dans
les salons des hôtels ou du Casino Municipal on dansait et l’on dînait très souvent dans les
cercles des colonies étrangères, lesquelles entretenaient entre
elles des rapports cordiaux... excepté au cours des guerres bien
entendu.
Groupés
autour de leurs ambassades, consulats, tribunaux consulaires, églises,
écoles, hôpitaux et clubs conservaient jalousement leur foi,
leur nationalité et leur langage bien que peu à peu, grâce aux
écoles, le français devint leur langage commun.
Durant
cette période, hormis toutes les associations des colonies étrangères
dont les noms ont été cités ci-dessus, d'autres ont influencé
la vie artistique et culturelle d'Istanbul. Il s’agit des
associations turques. Telles que:
L'Université
d'Istanbul, Le Lycée de Galatasaray, Dame de Sion, Les cinémas,
la société de Bienfaisance, Théâtre municipal, Les maisons du
peuple de Eminönü, de Beyoglu, de Şişli, de Kadıköy
et de Kartal, L'Union des Beaux-arts, Conservatoire, Casino de
Taxim, Arkadaşlık Yurdu, Théâtre de la ville, l'Union
de la presse, Association des journalistes.
L’université
d’Istanbul pouvait se prévaloir d’être l’un des lieux les
plus actifs tant sur le plan de la qualité des conférences
et des causeries données en turc ou en français par de
brillants auteurs et professeurs, que sur celui des diverses
manifestations qui s’y déroulaient. A titre d'exemples, nous
avons choisis les dates où ont été produites des activités
remarquables.
Le
8 Avril 1929:
Une cérémonie aura lieu le 15 courant à l'Université de
Stamboul à la mémoire de feu Yonous Emré, célèbre poète
turc, vécu au 13.siècle. Y assisteront des étudiants, des
professeurs et des fontionnaires.
Le
29 Novembre 1934:Aujourd'hui
à 17 heures La société Turque des Sciences physiques et
naturelles, donne une conférence publique dans la grande salle de
L'Université. Le sujet qui sera traité est "Le problème de
la détermination des sexes" La conférence sera faite par le
professeur Heilborn.
Le
5 Novembre, 1935:
Aujourd'hui à 17 h 30 sera donnée dans la grande salle de
l'Université par le professeur Karl Neuberg, directeur de
l'Institut Kayserling de Berlin, une conférence sur "Le
Microbe au service de l'humanité"
Le
29 Novembre 1935:
Le professeur Reiehnbach a fait, hier, une conférence à
l'Université sur la philosophie David Hume.
Le
11 Décembre 1935:
Le Professeur Hirsch donnera demain dans la salle de l'Université
à l'intention du public une conférence sur “les impressions de
voyage en Anatolie".
Le
19 Mai 1937:
M.Marcel Mijou, membre de l'Association des Ingénieurs belges a
fait hier dans la salle de Conférence de l'Université d'‹stanbul
une conférence sur "Les Carburants nationaux".
Le
2 Avril 1945:
Conférence à l'Université, Le professeur, Ord, Charles Crosat
de la faculté de Droit, parlera mardi 3 avril à 18 h 10 une conférence
sur "L'Avenir de la cour de justice internationale".
Le
29 Decembre 1946:
Conférence: Le professeur Philip C. Jessup de l'Université de
Columbia, invité par l'Université d'İstanbul dans le
courant de janvier, il donnera quatre ou cinq conférences.
Le
22 Janvier 1947:
Une conférence sur Hamid: L'Association des licenciés de la
faculté des lettres de l'Université d'Istanbul a organisé une série
de conférences qui seront données au Halkevi d'Emineunu.
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