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Rubrique
philosophie de Philagora: http://www.philagora.net/philo.htm
Jean-Paul SARTRE,
L'Existentialisme est un humanisme
La condition humaine et
l'intersubjectivité.
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"S'il est impossible de trouver en chaque homme une essence
universelle qui serait la nature humaine, il existe pourtant une universalité
humaine de condition. Ce n'est pas par hasard que les penseurs
d'aujourd'hui parlent plus volontiers de la condition de l'homme que de
Sa nature. Par condition ils entendent avec plus ou moins de clarté l'ensemble
des limites a priori qui esquissent Sa situation fondamentale dans
l'univers. Les situations historiques varient: L’homme peut naître esclave
dans une société païenne ou seigneur féodal ou prolétaire. Ce qui ne varie
pas, c'est la nécessité pour lui d'être dans le monde, d'y être au travail,
d'y être au milieu d'autres et d'y être mortel... Et bien que les projets
puissent être divers, au moins aucun ne me reste-t-il tout à fait étranger
parce qu'ils se présentent tous comme un essai pour franchir ces limites ou
pour les reculer ou pour les nier ou pour s'en accommoder."
Jean-Paul SARTRE, L'Existentialisme est un humanisme
p.67,69 –
Nagel
Mouvement du texte :
Dans ce texte Sartre refuse une idée, celle d’une humanité inscrite dans
une essence, donnée à la naissance : pour l’auteur il faut parler
plutôt de condition universelle de l’homme.
Dans une deuxième partie il analyse cette universalité de condition selon
deux points de vue
-D’ un point de vue objectif, la condition humaine ne tient
pas à des situations historiques particulières mais à une situation
universelle dans la mesure où tout homme rencontre des limites comme le travail,
autrui, la mort… : sur le plan subjectif chaque homme par son projet
tente d’assumer ses limites en les refusant, les acceptant ou les dépassant,
ce qui fonde une intersubjectivité et donc une compréhension d’autrui
toujours possible.
-Lire l'existentialisme est un humanisme:
En suivant - la rigueur des enchaînements,
l'articulation de la démonstration; - en cherchant à retrouver l'inspiration
socratique (nul n'est méchant volontairement) et l'inspiration kantienne
(l'impératif catégorique) par exemple pour l'inspiration kantienne:
Que l'existence précède l'essence, cela
signifie que l'homme commence à exister avant d'être ceci ou cela, qu'il est
toujours par delà l'essence et que, n'étant pas déterminé par elle, il est liberté.
Parce que l'existence est d'abord projet
c'est le futur qui donne sens à mon action présente et à ce qui sera mon
passé.
Comme l'existence est choix, elle
est du même coup responsabilité totale de ses choix, actes accomplis ou
valeurs qui l'orientent.
L'existence
fait apparaître une humanité par l'image de l'homme qu'elle
produit: en choisissant ma vie je fais apparaître une forme
d'humanité, je propose un exemple à autrui et par là je suis
responsable de tous les hommes. Cela implique que toute action et tout
choix de valeurs doit relever d'une hésitation: en effet, si en
choisissant je choisis l'homme, je dois me demander si je pourrais
vouloir qu'un tel choix soit voulu par tous. Sartre rejoint alors l'impératif
catégorique de Kant. |
A vous de chercher dans l'œuvre
comment Sartre retrouve le mot de Socrate: nul n'est méchant volontairement...
- Toute oeuvre philosophique est d'abord un
dictionnaire:
Essence : "Chaque homme serait un exemple particulier d’un
concept universel, l’homme " (P.20)
L’existence : " L’homme n’est rien d’autre que ce
qu’il se fait " (p.22)
"Il n’y a pas de déterminisme, l’homme est libre, l’homme
est liberté. (p.37)
L’universalité de l’homme: " Elle n’est pas
donnée, elle est perpétuellement construite " (p.70)
Comprendre que c’est le projet qui donne une signification aux relations
humaines : le projet n’est qu’une manière humaine de répondre aux
limites: il devient l’affaire de tous, il est exemplaire.
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