|
Rubrique
http://www.philagora.net/frindex.htm
Quelques
perspectives sur Correspondances de Baudelaire.
Dialogue entre Oui-oui et Hibou (page1
et page2)
_________________________________
|
Correspondances
horizontales, correspondances verticales.
Hibou: Voilà pourquoi
dans Correspondances il n'y donc que des signes, qui
renvoient:
-à l'unité du monde sensible, il s'agit de correspondances horizontales: Les
parfums, les couleurs et les sons se répondent
-ou à la profondeur du visible comme reflet et symbole d'une
réalité spirituelle, il s'agit de correspondances verticales, par
exemple entre les parfums et les choses infinies.
Si le poète est médiateur entre l'homme et la Nature c'est parce
qu'il est le seul à pouvoir saisir les symboles dans la nature et
à les interpréter car il sait que la nature est une
multiplicité d'apparences, des formes dégradées d'une origine
spirituelle créatrice dont elle garde quelques reflets. C'est
le mouvement vers l'ailleurs cher à Baudelaire.
Oui-oui: Et l'homme dans
tout cela?
Hibou: Si l'homme passe
sans interroger, en marchant vers la mort, le poète s'attarde à
chercher le chiffre des symboles au risque que ses ailes de
géant l'empêchent de marcher (L'Albatros).
Oui-oui: Je comprends bien
la tâche du poète et l'importance de saisir les procédés
poétiques de Baudelaire qui va souligner sans cesse les
correspondances horizontales et les correspondances verticales: la
comparaison, la métaphore et l'oxymore qui fait jaillir la
relation d'une opposition de termes (Vivants piliers).
Mais que dire de plus sur ce sonnet?
Hibou: A toi de
travailler! Quel est son mouvement?
Oui-oui: C'est un
enseignement didactique:
d'abord l'explication théorique (deux quatrains),
ensuite des exemples, le sixain que la tradition coupe en deux
mais qui forme un tout dans le sonnet:
-
Premier quatrain: La Nature,
le temple, l'homme qui passe.
-
Deuxième quatrain: les
correspondances verticales et les correspondances
horizontales.
-
Le sixain:
- deux vers pour illustrer les correspondances
horizontales,
- quatre vers pour illustrer les correspondances verticales,
celles qui invitent à l'expansion.
Hibou: Bien. La
disproportion (2/4) dans le sixain est significative de l'importance
donnée à la surréalité entrevue, au monde de l'Esprit. Et
maintenant, où sont les comparaisons?
Oui-oui: Elles sont au
service des correspondances: il suffit de prêter attention à
chaque comme et il y en a 7.
Baudelaire a toujours le souci de se faire comprendre, me semble
t-il, à relire les vers 5 et 8:
Comme
de longs échos qui de loin se confondent...
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.
Hibou:
N'oublie pas d'étudier la musique des vers: Le rythme, comme
retour à intervalle régulier d'un temps fort et l'harmonie comme
union des contraires, comme jeu des sonorités égrenées par les
consonnes et les voyelles.
Oui-oui:
Le dernier vers! Qui chantent les transports de l’esprit et
des sens.
Le rythme 3/3 // 3/3 impose à la voix une régularité que
rien n'arrête qui la fait se prolonger à l'infini... La musique mêle
les sonorités différentes: chantent
- transport
- esprit
- et des sens.
Hibou:
Dans le vers 12, Baudelaire fait entendre la puissance d'expansion
des parfums: Ayant l’expansion
des choses infinies,
Pour chaque terme, la deuxième partie est comme une
propulsion, une expansion.
Joseph Llapasset
©
Retour
à Baudelaire, Les fleurs du mal (page index)
Retour
à J'aime le français
(index alphabétique)
Retour
à la page d'accueil de Philagora |