C'est
un thème que Marguerite Duras a trituré, retourné en tous sens,
pour le broyer enfin, son œuvre est dominée par plusieurs thèmes
fondamentaux: en particulier ceux de l'ennuie, de l'attente. Mais de
même que, dans une symphonie, des thèmes mineurs annoncent et
accompagnent le thème central, ces thèmes essentiels mettent en
relief le thème de
l'amour, le thème central de l'univers romanesque de Duras.
Par
contre, Duras ne veut plus faire de romans d'amour dans ces derniers
temps:
"Je
n'aime plus du tout
parler de l'amour, dit-elle. Cela ne m'intéresse plus... Il y a
beaucoup de choses que j'ai faites, comme cela et que je n'aime
pas...".
C'est
la conséquence à laquelle est arrivée Duras, à la fin de ses expériences
mondiales et au cours de ses écritures.
Dans
tout récit, l'amour est l'objet fondamental de l'attente. D'autres
objets l'accompagnent. On
peut l'établir donc selon "le schéma fascinatoire suivant".
Un homme + Une femme
Chaleur
+ Alcool
= LA
CRISE
A
la lumière du schéma ci-dessus, on peut résumer la vision de
l'amour de Duras, c'est "l'amour impossible qui finit par la
crise. On le voit dans
la plupart de ses œuvres. La crise s'identifie au mort dans les événements
. C'est-à-dire que l'amour ne s'accomplit que dans la mort.
Duras
nous montre ainsi le spectacle d'une condition humaine humiliée.
Tous les récits de Duras s'achèvent sur cet échec
de l'amour. Quelquefois amour
et mort se confondent.
En
revanche, dans L'après-midi de Monsieur Andesmas on s'aperçoit
des autres aspects de l'amour. Ce sont d'abord l'amour du père pour
sa fille, et l'amour de la fille pour Michel Arc.
Amour » M.
Andesmas » Valerié » Michel Arc = Amour
spirituel
Comme
on l'a déjà remarqué dans les parties précédentes, M. Andesmas
porte un amour illimité
pour Valérie.
"Et
M. Andesmas craint pour son enfant Valérie, dont l'amour règne
impitoyablement sur sa destinée finissante, qu'elle s'effraye des
orages à venir lorsque au réveil (...)".
Dans
ce passage, Duras insiste surtout sur l'amour paternel. A côté de
cet amour, Valérie est passionnée pour M. Arc. Ils sont encore en
train de danser au bal
au village d'en bas. Par contre, M. Andesmas sent les affres de la
mort à cause de l'exclusion de Valérie. Car c'est un père abandonné
seul. Enfin, l'amour de M. Andesmas se mue en amour spirituel. Il
est donc encore libre et heureux parce qu'il a échappé à
l'influence terrible de l'amour de Valérie.
En
outre, L'auteur insiste sur le mariage: C'est le mariage du couple
M. Arc et Mme Arc. Dans le récit, M. Arc est passionné pour Valérie
bien qu'il soit marié avec Mme Arc. Il l'a trompée
au jour le jour avec Valérie.
Cela
nous montre que le mariage n'est pas un ensemble solide. Duras est
absolument contre le mariage. Elle croit que celui-ci tue toute la
vie. Il condamne l'homme à passer par de rudes épreuves. Le
mariage engendre vite une désespérante monotonie dans les couples.
M. Duras prétend toujours la banalité du mariage dans toutes ses
œuvres.
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