Auteurs,
par ordre alphabétique http://www.philagora.net/frindex.htm MALLARME
- L'art poétique L'objet de
l'art: Mallarmé disciple de Platon, à la suite de Poe, Hoffmann, de Maistre,
Fourrier, Swedenborg.
-
Le Traité du Verbe de René
Ghil paraît en 1886 avec pour préface une page de Mallarmé qui
considéra cet "AVANT - DIRE" comme exprimant à la perfection son
art poétique puisqu'il le reprend successivement en 1891, 1893, 1896, en
l'insérant dans ses propres uvres. On considèrera ici cette expression réitérée
comme le texte de référence, signalé par l'auteur lui-même.
"A quoi bon la merveille
de transposer un fait de nature
en sa presque disparition vibratoire selon le jeu de la parole,
cependant, si ce n'est pour qu'en émane, sans la gêne d'un proche
ou concret rappel, la notion pure?"
...
Le sensible -la fleur au calice
"sus" (= bien connus), parce que vue et revue, reflète son modèle antérieur
parce que éternel dans son impuissance même à réaliser l'Idée, son archétype.
C'est donc ce rapport que la parole (le Dire) doit mettre en lumière.
Le sensible par sa pauvreté, et sa proximité qui offusque l'esprit
ne mérite, aux yeux de la foule, que le concept qui prend ensemble le sensible par le
même mot, le même sens source d'un universel reportage. Aux yeux du poète,
c'est un tremplin, une occasion de se souvenir, un "faire signe" vers
la plénitude de l'idée à laquelle, par sa pauvreté même, il renvoie comme ce à quoi
il aspire: ainsi la terre craquelée fait rêver à l'eau vive qui l'a jadis fécondée et
dont elle témoigne.
"Je dis: une fleur! et, hors de
l'oubli où ma voix relègue aucun contour, en tant que quelque chose d'autre que les
calice sus, musicalement se lève, idée même et suave, l'absente de tous bouquets."
Si le sensible n'est que le reflet,
la copie, mieux vaut le modèle que la copie, l'Idée, absente de tous bouquets visibles
en ce monde, parce que située dans un ciel antérieur. La
poésie sera donc divine: l'effort pour s'élever vers le modèle, l'acte de réminiscence
qui témoigne d'une vie antérieure et d'une native illumination: elle se détourne du
simplement utile pour s'élever au vraiment utile, à l'essentiel. (voir la caverne de
PLaton: lien en bas de la page). Il s'agit de séparer "le baiser de feu"
de la "cendre" du quotidien; L'usage essentiel de la parole (le
Dire qui suggère) de la vulgarité (vulgus = foule) qui exile le charme ou
pour mieux dire le chant.
"Au contraire d'une fonction de
numéraire facile et représentatif, comme le traite d'abord la foule, le Dire, avant tout
rêve et chant, retrouve chez le poète, par nécessité constitutive d'un art consacré
aux fictions, sa virtualité". (Extraits
de l'AVANT-DIRE, Pléiade pages 857 et 858)
La poésie sera l'art de suggérer la notion pure,
l'Idée de la chose, sa forme intellectuelle: l'objet de l'art c'est donc les fictions,
ici l'ensemble des Idées. L'obscurité de Mallarmé devient
alors une nécessité, un élément constituant de sa démarche: dans la mesure où il se
détourne de l'immédiat le Dire exige, pour être saisi dans ses possibilités
évocatrices, que l'amateur suive le même mouvement.
Loin d'être le résultat d'un parti pris méprisant du poète,
l'obscurité naît de la condition humaine, de l'impossibilité de contempler directement
les Formes. Cette impuissance est aussi la justification de l'art qui seul peut évoquer
musicalement par des symboles, des allusions, des silences, l'essentiel -la beauté
antérieure- vers quoi l'objet sensible nous tourne sans jamais pouvoir nous le donner
parce qu'il ne la réalise jamais.
Participation, conversion,
réminiscence, maïeutique, autant de piliers platoniciens sur lesquels Mallarmé ancre
son esthétique.
Oui-oui perplexe a demandé des
explications et des définitions, les voici:
a) Explications
Hibou: essayons de dérouler,
de déplier quelques aspects de cet art poétique:
-La poésie ne peut être comprise, prise dans un discours en prose dans une paraphrase du
style cela veut dire que ...
-La poésie est donc ainsi ce qui résiste, qui garde son secret: aucune formule ne
peut la cerner pour l'exprimer: ELLE EST
INTRADUISIBLE EN PROSE.
-D'où la liberté de l'amateur que Paul Valéry soulignera: "Mes vers ont le
sens qu'on leur prête" (voir Les pas : lien en bas de page)
-Une liberté de parole qui n'épuise jamais le vers, qui n'éclaire jamais la plénitude
de l'obscurité, qui ne remplace jamais le vers par une sorte de monnaie (la
traduction conceptuelle) qui pourrait être échangée ou enseignée.
-L'amateur doit donc nécessairement se débrouiller dans l'embrouillé.
-L'imagination est donc "la plus scientifique des facultés parce que seule elle
comprend l'analogie universelle, ou ce qu'une religion mystique appelle une
correspondance". Comprenons que l'imagination est une faculté quasi-divine et
qu'en ce sens le poète aspire à être Dieu.
-Autrement dit Mallarmé veut être Dieu: au-delà ou plutôt en deçà de tout horizon
transcendantal d'objectivité, il s'agit de suggérer la Vie, l'immanence de
l'intelligible dans le sensible, l'absolue présence à soi de Dieu, qui le rend
indicible. (la
traduction conceptuelle) qui pourrait être échangée ou enseignée.
-L'amateur doit donc nécessairement se débrouiller dans l'embrouillé.
-L'imagination est donc "la plus scientifique des facultés parce que seule elle
comprend l'analogie universelle, ou ce qu'une religion mystique appelle une
correspondance". Comprenons que l'imagination est une faculté quasi-divine et
qu'en ce sens le poète aspire à être Dieu.
-Autrement dit Mallarmé veut être Dieu: au-delà ou plutôt en deçà de tout horizon
transcendantal d'objectivité, il s'agit de suggérer la Vie, l'immanence de
l'intelligible dans le sensible, l'absolue présence à soi de Dieu, qui le rend
indicible. (la
traduction conceptuelle) qui pourrait être échangée ou enseignée.
-L'amateur doit donc nécessairement se débrouiller dans l'embrouillé.
-L'imagination est donc "la plus scientifique des facultés parce que seule elle
comprend l'analogie universelle, ou ce qu'une religion mystique appelle une
correspondance". Comprenons que l'imagination est une faculté quasi-divine et
qu'en ce sens le poète aspire à être Dieu.
-Autrement dit Mallarmé veut être Dieu: au-delà ou plutôt en deçà de tout horizon
transcendantal d'objectivité, il s'agit de suggérer la Vie, l'immanence de
l'intelligible dans le sensible, l'absolue présence à soi de Dieu, qui le rend
indicible.
b) définitions
Transposer
|
faire passer du monde sensible des
objets ou des événements au déroulement d'un discours descriptif ou narratif, par la
parole, utilisation personnelle d'une langue.
|
La parole
|
c'est aussi une vibration qui
disparaît. Jeu désigne le système, les combinaisons ou articulations.
|
Émane
|
provenir de...
|
Notion pure
|
l'Idée, le modèle, l'essence.
|
Gêne
|
le son s'interpose et signifie: il
gêne au moment même où il nous est utile.
|
Je dis
|
c'est la parole.
|
Une fleur!
|
et non pas telle ou telle fleur.
|
Relègue
|
signifie exile: les contours
particuliers de telle ou telle fleur sont oubliés: voilà pourquoi ce qui se lève, est
autre que les calices connus.
|
Absente
|
du monde sensible parce que située
dans un ciel antérieur.
|
Fonction
|
utilité d'échange qui n'exige pas
d'effort mais un simple geste: l'opinion considère la parole comme un simple outil de
reportage.
|
Le Dire
|
la suggestion de l'essentiel.
|
Retrouve
|
ce que la foule a perdu est retrouvé
par le poète: la virtualité du Dire, sa créativité, sa liberté, son pouvoir
de suggestion qui exclut le réel parce que vil.
|
"Le vers qui de plusieurs
vocables refait un mot total, neuf, étranger à la langue et comme incantatoire, achève
cet isolement de la parole: niant, d'un trait souverain, le hasard demeuré aux termes
malgré l'artifice de leur retrempe alternée en le sens et la sonorité, et vous cause
cette surprise de n'avoir ouï jamais tel fragment ordinaire, en même temps que la
réminiscence de l'objet nommé baigne dans une neuve atmosphère."
Hibou: Tout l'art poétique
de Mallarmé est dans ces quelques lignes:
-Il s'agit de "Donner un sens plus pur aux mots de la tribu" (Le
Tombeau d'Edgar Poe).
-Il ne s'agit pas d'un vain et facile retour à l'étymologie ou d'un jeu stérile qui
remplacerait un mot par un autre...
-Mais de faire surgir un autre sens purifié des nécessités de l'échange de telle
manière qu'il ne puisse plus être compris, traduit, délaissé pour un universel
abstrait et mort.
-Autant dire que le poète, en transposant le langage non seulement suggère l'essence d'une chose qu'il
refuse de dire directement, mais encore crée ou recrée d'une chose qu'il
refuse de dire directement, mais encore crée ou recrée d'une chose qu'il
refuse de dire directement, mais encore crée ou recrée d'une chose qu'il
refuse de dire directement, mais encore crée ou recrée d'une chose qu'il
refuse de dire directement, mais encore crée ou recrée la
valeur poétique d'un mot dans le creuset du vers
(union vivante), des mots qui l'accompagne, le précède et le suive.
- Le poète veut être ce Dieu qui nierait "d'un trait souverain le hasard" -(la
rencontre de séries causales indépendantes qui a produit des langues imparfaites et des
mots aux timbres mal ajustés, hasard qui colle aux mots et les empêche de bien évoquer l'essence)-
provoquant la surprise de l'amateur devant la nouveauté de ce qu'il entend et aussi la
réminiscence, le souvenir ou l'idée de l'objet.
-Le vers est donc ce qui corrige les erreurs musicales des mots de la tribu (c'est l'état
brut ou immédiat de la langue lorsqu'elle ne véhicule que des significations
conceptuelles)
-Comprenons que le vers, devenu l'unité poétique,
ressemble à une phrase musicale où chaque mot serait revêtu de beauté par la
constellation des autres.
Oui-oui: Peux-tu simplement
m'expliquer ce qu'est une erreur musicale?
Hibou:
un timbre mal
ajusté, par exemple:
dans le mot JOUR le son
OU assombrit...
obscurité.
Dans le mot assombrit...
obscurité.
Dans le mot assombrit...
obscurité.
Dans le mot assombrit...
obscurité.
Dans le mot assombrit...
obscurité.
Dans le mot assombrit...
obscurité.
Dans le mot NUIT le U et le I évoquent la lumière.
On peut préférer le latin: dies, nox... évoquent la lumière.
On peut préférer le latin: dies, nox... évoquent la lumière.
On peut préférer le latin: dies, nox... évoquent la lumière.
On peut préférer le latin: dies, nox... évoquent la lumière.
On peut préférer le latin: dies, nox... évoquent la lumière.
On peut préférer le latin: dies, nox... |
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