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Rubrique Mare
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CONSTANTIN,
Le Triomphe de la Croix. par Guy Gauthier.
Coll. France Empire, 1999.
I
Constantin et Dioclétien
II Le choix de
Constantin.
III. Constantin, un personnage hors du commun.
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-Malgré le respect et la confiance qu'il n'a cessé de
marquer à l'Église à partir de sa "conversion" de 312, malgré ses
remarquables qualités humaines, Constantin ne cultivait pas toujours la vertu
évangélique de douceur et les nécessités de sa politique l'ont parfois
amené à des gestes d'une effrayante brutalité.
Si on peut comprendre que la duplicité et l'agitation
politique de son beau-père Maximien, puis, plus tard, de son beau-frère
Licinius aient justifié leur liquidation, on est horrifié par la promptitude
avec laquelle, cédant à des rapports mensongers, il fait exécuter Crispus, le
fils d'un premier lit, un garçon plein de promesses, qu'il affectionnait, puis
par la cruauté avec laquelle, comprenant trop tard les manœuvres d'une belle-mère
jalouse, il fait ébouillanter dans son bain l'épouse coupable.
C'est pour expier ces deux crimes qu'Hélène, la
pieuse mère de ce terrible empereur, s'en va, jusqu'à Jérusalem, à
l'âge de quatre vingts ans. La chance, ou la grâce divine, lui accorde d'y retrouver
ce qui sera considéré comme étant les restes de la Vraie Croix,
découverte qui la rend célèbre à jamais, et donne à son fils, par la même
occasion, une aura de sainteté!
Tandis que Constantin met sur pied dans son Empire une Eglise
d'Etat, le Grand Roi Shappour II, a pris la décision de faire du Mazdéisme
codifié par Zoroastre la religion officielle de la Perse. Cette mesure,
qui, en occupant le souverain, apporte d'abord une trêve aux affrontements
entre ces deux puissances, créera vite des difficultés aux chrétiens, qu'on
soupçonnera d'intelligences avec Rome, et Constantin devra se porter au secours
des persécutés...
Nous terminerons sur la grande réalisation à laquelle
l'empereur attache un intérêt tout particulier: pour des raisons,
stratégiques et personnelles, il décide l'édification d'une capitale
nouvelle qui portera son nom, Constantinople. Ce choix change le centre
de gravité de ses Etats, qui passe de l'Italie au Bosphore, et il dépossède
gravement la ville de Rome.
C'est en 324 que débutent les travaux sur l'antique ville de
Byzance, fondée au VII° siècle avant J.C. par un roi de Mégare, puis prise
et fortifiée par l'empereur Septime Sévère au II° siècle après J.C.
Constantin érige une muraille qui va de la Propontide à la
Corne d'Or, pour protéger sa cité. Il la conçoit comme une nouvelle Rome,
ville aux sept collines, dotée d'un forum, d'un capitole, d'un cirque, de
thermes... Il n'hésite pas à dépouiller le reste de l'Empire pour offrir
à sa ville les plus beaux monuments, de tous les points du monde affluent
les œuvres d'art. Quant au palais impérial, c'est une ville dans la ville.
Dans cet ouvrage vivant et documenté, on sent, malgré son
objectivité, la sympathie de l'auteur pour Constantin, un homme tout à fait
hors du commun, qui a marqué l'Histoire. Il est difficile de ne pas partager
ses sentiments.
Texte Jacqueline Masson.
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