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- Achille
à qui tout est permis. -
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L' Incomparable Achille.
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2 Tout lui est permis.
Ce qui cause cette folie meurtrière, c'est le deuil
que lui a mis au coeur la mort de Patrocle, et le désir brûlant de
venger son ami: "Tous à mort! et cela jusqu'à l'heure où nous
aurons atteint la ville d'Ilion, oui, tous à mort..." Pour
assouvir sa colère, les pires cruautés sont justice à ses yeux, car il
n'a pas d'autres règles que ses propres décisions.
Patrocle, qui le connaît depuis leur enfance, sait qu'il
n'en fait qu'à sa tête et il subit ses sautes d'humeur avec
philosophie.
Chez ses Myrmidons, Achille fait le jour et la nuit, il est
leur maître, et tous tremblent lorsque "dans ses yeux, par
dessous les paupières, une lueur s'allume, terrible et pareille à la
flamme". Quand, après avoir obligé ses soldats à l'inaction
pendant plusieurs semaines, il les ramène brusquement au combat, tous obéissent
et serrent les rangs sans discuter.
Toute sa brouille avec Agamemnon vient du dépit de voir une
autorité s'imposer à lui, et ses mérites éminents mal reconnus. Pour se venger, il
n'hésite pas à se désolidariser des siens: il songe à reprendre
la mer, les privant ainsi de leur plus solide appui, et il les
trahit, en chargeant sa mère d'obtenir de Zeus une victoire des
Troyens, qui humilierait Agamemnon.
Malgré les malheurs des Achéens, il s'obstine ensuite dans
sa rancune,
refusant les excuses et les offres de réconciliation.
Il ne se résigne à faire un geste,
en envoyant Patrocle à l'aide, qu'à la dernière extrémité, et
sur les instances de son ami: "Tous ceux qui, naguère, étaient
les meilleurs (des Achéens)
gisent parmi les nefs... Touché, le fils de Tydée, Diomède le Fort.
Frappé, Ulysse, l'illustre guerrier, ainsi qu'Agamemnon. Touché aussi,
Eurypyle...Et sur toi, rien n'a prise, Achille! Ah! que je ne sois jamais
la proie d'un courroux pareil à celui que tu gardes au coeur, héros au
triste courage!"
Et encore, ce ne sont peut-être ni son amitié pour
Patrocle, ni la pitié, ni le patriotisme qui finissent par emporter sa décision,
mais une considération purement pratique: "Qu'ils n'aillent pas
incendier nos nefs avec le feu flamboyant, et nous ravir le doux
retour!"
Les objectifs qu'il fixe à Patrocle en l'envoyant au combat
montrent les limites de sa générosité à l'égard des siens:
"Il s'agit de me conquérir un grand renom et une grande gloire
auprès de tous les Danaens, afin qu'ils me ramènent la belle jeune fille
et qu'ils m'apportent de splendides présents. Une fois que tu auras chassé
l'ennemi des nefs, reviens sur tes pas... résiste au désir de lutter
sans moi contre les Troyens belliqueux: ce serait amoindrir ma
gloire".
Quand lui-même reprendra la bataille, ce ne sera pas par
solidarité avec les Achéens, mais par ressentiment personnel, pour
punir Hector et les siens d'avoir tué son ami le plus précieux.
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