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Le Musée Fabre  

Musée Fabre 13, Rue Montpelliéret 34000- Montpellier
Tel : 04 67 14 83 00 Fax : 04 67 66 09 20 *e-mail: musee.fabre@ville-montpellier.fr 

Exposition Printemps des musées 2001 - Primavera- La Riviera de 1862 à 1920

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- Présentation - Découvrez: Tammar Luxoro - Ernesto Rayper - Rubardo Merello


Le thème du Printemps des musées est pour l’année 2001 Le Paysage.

Le musée Fabre s’est particulièrement mobilisé à cette occasion et crée l’événement en organisant un échange d’œuvres avec la Galleria d’Arte Moderne di Genova.

Neuf toiles issues de cette collection et datées entre 1870 et 1920 viendront prendre place dans les collections permanentes du musée Fabre, entre le 1er avril et le 30 juin 2001.

Placés au troisième étage, en regard des œuvres de Bazille, ces tableaux illustrent le développement de la peinture de plein air à l’époque impressionniste.

Les œuvres de Luxoro, Rayper, d’Andrade, Merello, Discovolo, Olivari donnent à voir dans de larges panoramas une Riviera colorée, parfois nostalgique, mais qui s’éveille à la modernité. Ces peintres méconnus du public prennent place dans le sillage du réalisme (Rayper) du védutisme romantique (Luxoro), du divisionnisme (Morello, Discovolo..).

Cet échange crée un écho à l’exposition ayant pour thème «L’art italien à l’épreuve de la modernité 1870-1920 » qui se tiendra au musée d’Orsay du 10 avril au 16 juillet 2001.

Si la peinture de plein air a souvent été associée à l’impressionnisme, un grand nombre d’études a depuis rappelé fort à propos l’ancienneté de cette tradition, qui naquit probablement en Italie à l’époque néo-classique avec les esquisses peintes de Thomas Jones, de Valenciennes, et bien entendu de Corot. L’ironie du sort veut que la transposition de cette pratique sur le sol français par Corot ait donné naissance à une puissante école du paysage à proximité de Paris (Fontainebleau, Barbizon), alors que sur les bords de la Méditerranée on cultivait le pittoresque des situations et les ambiances nostalgiques du Grand Tour. Le paradoxe est particulièrement frappant en ce qui concerne Gênes : alors que la branche française des comtes Doria se distinguait par son goût sûr et novateur, qu’il s’agisse d’Armand Doria (1824-1896) qui posséda 95 peintures de Corot et fut l’un des premiers à s’intéresser à Cézanne ou de son fils François Doria (1853- 1935) qui collectionna de Vlaminck, Derain et les fauves, on serait bien en peine de discerner dans l’activité des familles patriciennes gênoises un soutien aussi précoce aux nouvelles pratiques du paysage.

Une insuffisante circulation culturelle, mais aussi une situation historique et une politique d’isolement expliquent l’aspect peu audacieux de la peinture gênoise dans la première moitié du XIXe siècle. Les conséquences économiques de l’annexion de la République de Gênes au Royaume de Sardaigne en 1815 provoquèrent en effet un mécontentement généralisé des populations locales qui se manifesta par une adhésion de la bourgeoisie la plus avancée aux idées républicaines, mais aussi par un culte jaloux des traditions qui, de 1830 à 1850, s’appliqua aussi bien aux formes artistiques qu’à leur contenu.

Aussi, l’apparition dans ce contexte peu favorable du paysage vériste apparaît-elle fondamentale et semble signaler l’irruption de la modernité sur la Riviera. Au centre d’une polémique opposant dans les années 1850-1860 les tenants de la tradition aux plus jeunes générations, le vérisme permit non seulement de dépasser la culture académique, mais aussi de trouver une issue à l’expérience romantique grâce à une représentation de la réalité quotidienne, qu’il s’agisse de situations sociales ou des progrès de l’industrie. Cette tendance novatrice triompha en 1870 avec la création à l’Accademia Ligustica - école des Beaux-Arts de Gênes - d’une classe dédiée au paysage dal vero (d’après nature), dirigée par Tammar Luxoro. Le sol italien semblait enfin renouer avec cette école du vrai qu’elle avait contribué à faire naître, et se délivrer d’une mythologique de l’âge d’or qui lui semblait jusque là indéfectiblement liée.

l’impressionnisme et qui exposent à Gênes en 1856 -, Luxoro fonde un groupe connu comme « l’école de Rivara », qui rassemble l’été des artistes dans les campagnes de Carcare et de Rivara pour des séances de peinture de plein air. Son activité permit une évolution de la peinture en Piémont et Ligurie vers une touche plus large, qui favorise l’isolement des couleurs dans des teintes pures.

Une deuxième génération d’artistes, à laquelle appartiennent Rubaldo Merello, Antonio Discovolo et Eugenio Olivari, devait accomplir cette mutation dans les premières années du XXe siècle en pratiquant le fractionnement de la touche propre au divisionnisme. Un fois dégagés de cette influence, ils suivirent des voies divergentes, marquées par l’augmentation de l’intensité lumineuse et du chromatisme, qui permit l’aboutissement de formules extrêmement personnelles et originales.

Sylvain Amic (Conservateur du Musée Fabre)

- Présentation - Découvrez: Tammar Luxoro - Ernesto Rayper - Rubardo Merello

Page d'accueil. Le Musée Fabre de Montpellier

Réalisation Joëlle Llapasset © pages offertes par Philagora

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