Émile Ollivier
- - - PASSAGES
Un
aperçu de Joseph Llapasset.
«Les
fêtes sont la splendeur des pauvres
Je nai pas besoin de vous rappeler,
monsieur limportance des morts chez nous. Vous savez aussi bien que moi quils
sont partout présents, nous accompagnent dans tous les gestes de la vie. Ils sont notre
lumière et non nos ténèbres ou plutôt, ils sont la lumière qui éclaire nos
ténèbres.» Emile Ollivier, Passages - page 100.
Emile Ollivier peint avec tendresse une humanité que le
temps et lespace exilent, que la mémoire tantôt comble de racines tantôt
exaspère de regrets ou de remords.
Regret du pays quon a quitté dans une marche sans retours, regret du passé qui
grimace le ressentiment ou désespère le présent par lamour disparu: cest la
grande violence du temps qui fait de nous des nomades, ou la bête violence des hommes qui
nous pousse à partir dun lieu où la vie dépérit.
Cest donc un beau livre où lauteur remémore le devenir en tissant des
effondrements de vie, en exorcisant peut-être une souffrance ou un remords, en reprenant
sans cesse la litanie de lerrance, le glissement de lamour dans la mort,
retrouvant le bel aujourdhui de lespérance dans un de ces moments qui, en
orientant la dérive, décide définitivement pour la vie, pour la clarté, pour
loubli.
Lisez
PASSAGES dun trait pour en comprendre le fil puis, en
le relisant, laissez résonner en vous cette parole dhomme libre, pétri
dhumanité et dintelligence, de culture et de sensibilité; cette utilisation
personnelle dune langue au style bien frappé qui vous éveillera au meilleur de
vous même, à cette vertu de la marche, à cette compréhension dautrui, à cette
souffrance dexilé qui fait lhumanité en faisant un homme.
Voilà
rappelé ce rythme qui est notre respiration à tous: «S'en aller, s'en aller parole
de vivant» dit avec bonheur Le Clézio.
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de philagora
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