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Autrui et le désir par  Charles Bourgeois-

 Nous savons tous que si nous ne mangeons pas, nous allons mourir de faim, mais on peut, pour se nourrir, se contenter de faire cuire des pommes de terre ou rechercher foie gras ou caviar. Dans la vie quotidienne, le désir dépasse l'ordre du simple besoin. Cela peut donner une première définition du désir: il est ce qui se sépare du besoin. Ceci ne signifie pas qu'il soit complètement étranger au besoin. Des besoins, il en est de trois sortes besoins naturels rattachés à la survie de l'individu (manger, boire, dormir), besoins naturels rattachés à la survie de l'espèce (sexualité), besoins artificiels produits par le système social dans lequel nous vivons (moyens de transport par exemple). Or, le désir investit cet ordre du besoin pour le métamorphoser. Comment s'opère cette métamorphose ? C'est assez simple à énoncer : par la rencontre avec les autres. Dans ce que nous avons dit de la conscience, une remarque prend ici toute son importance celle qui concerne l'impossibilité pour la conscience de soi d'apparaître dans la. solitude. L’autre m'apprend, par son regard, à prendre du recul par rapport à ce que j'éprouve, à juger ce que je fais. Cette remarque vaut pour le désir; c'est le regard de l'autre qui m'apprend, d'une certaine manière, ce qui est à désirer. Deux exemples assez élémentaires peuvent éclairer cette remarque. Lorsque les parents veulent récompenser un enfant ou simplement lui faire plaisir, ils lui disent: "Je vais te donner quelque chose de bon". Ce quelque chose varie suivant les cultures et les époques. Le "bon" est tellement variable que l'on peut se demander si le "bon" n'est pas la valeur affective et sociale que l'on attache à n'importe quel objet. Qu'aimons-nous, par exemple, dans le chocolat le goût lui-même ou le fait que cet aliment est lié aux goûters de l'enfance, aux fêtes de Noël, etc. Au fond, lorsqu'une réalité comestible est revêtue d’un sens : fête, luxe, communion entre amis, elle devient désirable. L’autre exemple recoupe le premier. Le XVIIe siècle présente des femmes opulentes à la chair rosée ou blanche; notre époque tend à privilégier la minceur et le bronzage, ce qui signifie assez simplement que le désir sexuel peut connaître des variations en fonction des "canons" de beauté qu'une époque détermine.

   La présence de l'autre, des autres, dans le désir peut trouver une explication. Ce qui est proprement humain, c'est la conscience de soi. Or, cette conscience de soi, qui ne peut s’éveiller que par la relation à autrui, se caractérise, du fait même de son origine, par un désir prioritaire qui est celui d’être reconnu par l'autre. Reprenons l'exemple de la friandise ce que l'enfant désire, ce n'est peut-être pas tant la friandise elle-même, que le fait d'être reconnu et aimé par ses parents. Si la friandise est désirée, c'est parce qu'elle est signe de cette reconnaissance et de cet amour.

    Nous voici très loin du besoin. Au fond, ce que nous désirons, ce sont les signes en provenance des autres qui soient susceptibles de nous rassurer sur nous-mêmes. Ces signes font d'ailleurs plus que nous rassurer, ils nous constituent dans notre réalité. On pourrait même aller jusqu'à dire, avec quelque exagération, que nous ne désirons pas les choses, mais ce qu'elles signifient pour nous.

    Dans le désir, toute l'humanité est en jeu, aussi bien les rapports des hommes entre eux que les rapports de l'homme avec lui-même. C'est le désir aussi qui fait naître les conflits. Paradoxalement, sans désir, il ne peut y avoir civilisation la suppression de tout ce qui est au-delà des besoins serait retour à une forme d'animalité. Mais toute civilisation contient une lutte constante entre les hommes pour obtenir les moyens de valoir aux yeux des autres: dans notre société, par exemple, le pouvoir de l'argent.
   Faire disparaître le désir reviendrait à détruire l'humanité. Sans désir, nous serions pierres parmi les pierres. Tout le problème humain tient à l'orientation et à la régulation des désirs et c'est dans cette perspective que se pose la question de la passion.
On définit la passion aujourd'hui comme le désir dominant…
(à suivre dans le livre de Charles Bourgeois).

Charles Bourgeois, Démarches, Initiation à la philosophie pages 44 et 45. Ce livre vous est vivement recommandé par Philagora.

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