- L'échange
amoureux.
Commencez par lire: dans http://www.philagora.net/dissert.htm
l'aide n° 33 Faut-il se méfier de l'amour?
http://www.philagora.net/philo-bac/amour.htm
Il faudrait peut-être utiliser le Banquet de Platon.
Dans tout échange, je donne pour que tu donnes, ce qui suppose que
chacun possède quelque chose et que ce qu'il possède puisse être
donné à l'autre en échange de ce que l'autre possède: il faut donc
que ce que l'autre possède, je puisse à mon tour le posséder s'il
me le livre et que ce que je possède, l'autre puisse le posséder si
en échange, je le lui livre. S'il s'agit d'un objet du monde, je peux
le prendre s'il me le livre et il peut le
prendre si je le lui livre. Cela signifie que la relation de propriété
n'est pas une relation essentielle puisqu'elle peut être rompue et
que, si elle est rompue je demeure.
Si je devais échanger ma culture conte la culture d'un autre, ce
serait impossible car ma culture et celle d'autrui ne sont pas des
objets du monde.
S'il s'agit d'un sentiment?
=> Pistes de réflexion: choisissons par exemple, les conditions
qui permettraient à l'échange amoureux d'exister. Il est difficile
de concevoir un échange amoureux qui n'ait pas pour fondement
l'accouplement érotique.
N'y a t-il pas une distance infinie entre le plaisir supposé et le
plaisir éprouvé?
N'y a t-il pas une inquiétude des amants sur le plaisir éprouvé par
l'autre?
Chacun guette un signe, mais n'ayant pas accès à la subjectivité de
l'autre, il ne peut repérer le plaisir de l'autre qui est de l'ordre
du corps subjectif par lequel l'autre est autre.
Echange de caresses oui, échange des regards oui aussi, mais en aucun
cas le plaisir de l'un n'est livré à l'autre. Donner oui, recevoir
oui mais quoi? Si la vraie vie est absente au bout du regard?
Le plaisir n'est jamais alors ce qui s'échange mais ce qui, dans le
meilleur des cas, se tient dans la juxtaposition, dans la distance
d'une co-présence irréductible, ce qui exclut la circulation et l'échange.
Alors, plaisir échangé, plaisir partagé, deux plaisirs séparés?
Partez de la relation amoureuse entre deux vivants: chaque vivant se
rapporte à l'autre non pas selon une représentation objective d'un
monde commun, une distance irréductible, mais par le sentiment comme
épreuve de soi au fondement
de l'antique conscience qui semble s'abolir dans le plaisir.
Le même peut-il être échangé? A quoi bon?
Ce que l'on voudrait échangé, n'est-ce pas son plaisir contre le
plaisir de l'autre? Mais le plaisir de l'autre étant hors du monde
objectif à quoi bon
essayer de le
saisir?
Remarques: Rappelons que ceci n'est pas un corrigé, mais une aide
pour vous aider à penser par vous-même.
Dans tous les cas, il faudra prendre en considération cette
affirmation de Saint-Exupéry dans Citadelle, LV: "L'amour
véritable commence là où on attend plus rien en retour."
ou encore "Le désir ne cesse de demander au lieu que l'amour
ne cesse de répandre: l'un a toujours besoin d'un secours étranger
et l'autre semble toujours se nourrir de lui même." Lavelle,
Traité des valeurs, II,
page 184
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