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Rubrique
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Le
devoir,
ou l'impératif catégorique
(Kant)
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Philo-notion
sous forme d'une discussion.
Par
rapport/
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Les figures
incontournables du devoir |
à l'origine
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obligation:
seul l'homme est capable d'agir selon la représentation des lois. (accomplir une action
par respect pour la loi) =>
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autonomie:
capacité d'obéir à la loi que l'on s'est prescrite =>
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personne:
être raisonnable;
fin en soi-même.
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aux
caracté-
-ristiques
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a priori,
indépendant
de l'expérience =>
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catégorique,
sans discussion possible,
sans condition. =>
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universel,
"tourné vers le tout". Humanité comme ensemble de personnes; pour tous.
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à
"l'objet"
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soi-même=>
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autrui =>
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comme
personne.
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au
contenu
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Aucun
contenu particulier: peu importe l'objet qu'il nous est commandé de poursuivre car l'action
morale ne tire pas sa valeur du but qu'elle se propose.
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à la
forme
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C'est la
pure forme de la raison, l'universalité. L'action que j'envisage
d'accomplir peut-elle être, en quelque sorte universalisée, sans contradiction?
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Oui-oui: Ma pauvre tête! Si le devoir n'a aucun contenu particulier que
dois-je faire?
Hibou:
Cela montre bien que "tu dois", n'est ni l'ordre d'un
maître extérieur qui t'utiliserait comme on utilise un objet, moyen d'une fin sensible,
ni même un commandement intéressé à la poursuite d'un but que tu t'adresserais à
toi-même. Le devoir est une parole intérieure que tu t'adresses à toi-même
comme législateur et sujet à la fois: ce "tu dois" est un ordre (impératif)
catégorique c'est à dire clair et net, indiscutable.
Oui-oui: Comment ça indiscutable?
Hibou: Discuter revient toujours à mettre en question non pas une
déduction rigoureuse (c'est impossible) mais un point de départ, une hypothèse, une
condition: par exemple, si je veux réussir je dois travailler, mais si
je ne veux pas réussir, la nécessité de travailler disparaît.
-il faut donc distinguer l'ordre que l'on s'adresse à soi-même lorsqu'il est soumis à
une condition (impératif hypothétique) et l'ordre sans condition
(impératif catégorique) valable à priori indépendamment de toute condition -
ce qui interdit de le discuter.
-Dans le devoir la volonté n'est déterminée ni par la sensibilité, ni par l'intérêt,
ni par la prudence: elle est déterminée par la loi et par le respect de la loi.
Oui-oui: Un exemple!
Hibou: Dans un magasin, le commerçant fait le juste prix
quel que soit son client, un enfant, un ministre, un vieillard, indépendamment de toute
satisfaction, uniquement parce
que c'est son devoir: impératif catégorique!
S'il fait le juste prix pour être
content de lui, le soir venu: impératif catégorique!
Dans ce deuxième cas il agit Dans ce deuxième cas il agit Dans ce deuxième cas il agit Dans ce deuxième cas il agit Dans ce deuxième cas il agit Dans ce deuxième cas il agit Dans ce deuxième cas il agit Dans ce deuxième cas il agit Dans ce deuxième cas il
agit conformément au devoir
sans agir par devoir.
Oui-oui: La diversité des conditions ne
change rien au devoir parce que le
devoir n'a rien à voir avec la satisfaction de la sensibilité de l'intérêt, de la
prudence... Le devoir est libre
par rapport à la nature.
Hibou: Bien dit. Parce que le devoir exige catégoriquement, un peu comme
une catégorie ordonne le sensible, lui impose une manière d'être à laquelle il ne peut
échapper: la quantité, comme catégorie, impose une forme mesurable quel que soit l'objet extérieur: quel que
soit le comportement envisagé les formulations de l'impératif catégorique permettent de
déterminer par la seule forme (à priori, comme par un critère) quel est ton devoir. En
effet dès qu'une règle d'action est érigée en loi universelle, elle se détruit
elle-même si je souhaite être seul à l'accomplir.
Par exemple: se tirer d'embarras par une fausse promesse ne peut sans
contradiction être érigé en loi car personne ne se laisserait tromper et la fausse
promesse ne servirait à rien: l'universalisation est impossible car elle fait apparaître
contradiction.
Oui-oui: Mais s'il n'y a qu'un seul impératif
catégorique, pourquoi plusieurs
formulations?
Hibou: Tu as bien lu, Kant affirme en effet: "Il
n'y a qu'un impératif catégorique: Agis uniquement d'après la maxime (principe
subjectif de l'action) qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne
une loi universelle" (une obligation commandant à tous sans restriction). Fondements
de la métaphysique des murs, page 62.
Cette première formule insiste sur le fondement du devoir: l'universalité,
sans laquelle il ne peut y avoir de devoir comme obéissance à une loi. En effet toute
particularité détruirait la loi en lui faisant perdre son essence d'être "pour
tous", l'égalité.
La deuxième formule, "Agis de telle sorte que tu traites l'humanité aussi bien
dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même
temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen" donne le fondement de
la première formule et permet de la comprendre: la personne, fin en soi, justifie
l'impératif catégorique. En effet, la morale revient à respecter la raison: le respect
de la raison a pour conséquence le respect de la personne humaine, de l'homme conçu
comme être raisonnable. L'impératif
catégorique prend donc son sens et n'est possible que pour et par l'ensemble des
personnes capables de se déterminer non pas par les lois de la nature mais par la
représentation de lois produites par la raison. (Voir "la personne" dans
philo-poche - lien en ouverture nouvelle
fenêtre).
Enfin, la troisième formulation
explicite la notion de personne en soulignant que la personne est capable de s'obliger
librement en se soumettant à une loi qui émane d'elle-même: Kant distingue l'autonomie
(obéir à la loi - pour tous- qu'on s'est prescrite) de l'hétéronomie, être
déterminé par une loi de l'intérêt, de la sensibilité, de la prudence, autant dire de la nature.
Oui-oui: Alors, si
j'ai bien compris il faut se contraindre soi-même.
Hibou: Exactement. Pour un être raisonnable sensiblement affecté, le
devoir, la loi, être de raison, ne peut prendre que la forme d'un ordre, d'une contrainte
qui s'exerce contre une nature sensible, déterminée.
Oui-oui: Et moi qui croyais que l'acte moral venait d'un moi unique!
Hibou: Quelle que soit la pertinence des critiques que Nietzsche et
Bergson adresseront à Kant, on doit reconnaître que l'humanité actuelle lui doit
beaucoup: il a fondé la personne, sa dignité: nos valeurs de respect de la personne
comme sujet moral et sujet de droits s'enracinent dans sa réflexion au point que sans
l'impératif catégorique le devoir disparaît et avec lui la morale: ce serait faire
place au pragmatisme, à la raison d'état, au règne de l'injustice avec le triomphe des
intérêts particuliers.
Kant a eu
le mérite, le courage, d'affirmer haut et fort que le politique devait plier le
genou
devant la morale, et il a justifié pleinement cette affirmation faisant ainsi honneur à
l'esprit et à l'humanité.
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humaine et intersubjectivité chez J-P Sartre
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