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aworld.gif (1789 octets)  Internet et psychanalyse

Internet au miroir des philosophes: la libération de l’intelligence collective.

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Le pôle du refus, de la critique du nouveau vampire vient d’un urbaniste-architecte, Paul Virilio. Pour cet essayiste, la concurrence de la mythique tour de Babel par l’émergence du réseau mondial bien réellement virtuel est déloyale, catastrophique et pour tout dire apocalyptique. Ainsi un nouvel millénarisme s’ouvre: “Avec le développement des autoroutes de l’information, écrit-il, nous nous trouvons devant un phénomène nouveau: la désorientation”. Il y aurait ainsi un “risque majeur pour l’humanité”. Dès les années 50, Einstein évoquait selon lui, la “deuxième bombe”, la bombe informatique. L’interactivité en temps réel serait précisément à l’informatique ce que la radioactivité serait à l’énergie. La grande menace concernerait la désintégration non seulement des particules de la matière mais des personnes composant les sociétés contemporaines.
   Chômage structurel, télétravail, téléachat, délocalisations seraient en fait des phénomènes sociaux catastrophiques, effets directs, quasi automatiques de l’informatisation croissante alors même que de nombreux cybermétiers ne cessent d’émerger.
   Il est remarquable de constater que le vertige qui saisit certains intellectuels est proportionnel à leur attachement peu ou prou confidentiel ou critique à la forme la plus archaïque de ce qui relie les hommes entre eux : la religion en ses attaches pré-bibliques ou non!
   Le discours philosophique, Nietzsche/Heidegger, l’ont dans le fond bien éclairé est une révolution totale vis à vis de l’organisation religieuse de l’homme et du monde.

Mais dès à présent, ce sont des pans entiers de l’économie, des finances, du commerce, des loisirs, de la recherche de l’éducation, des médias qui sont, en profondeur, modifiés par les réseaux électroniques, les technologies du multimédia et du numérique.

Ignacio Ramonet n’hésite pas désigner “la société d’information” comme un phénomène de transformation civilisationnnel, il évoque “l’ère d’Internet”. Sous cet angle-là, il serait plus judicieux de craindre la world culture  et sa conséquence directe, la vassalisation idéologique globale de l’Europe. Si marché et communication s’imposent désormais comme des modèles opératoires inducteurs de nouvelles dynamiques sociales, une question décisive est posée par l’auteur de Géopolitique du chaos:

“A l’heure du multimédia et du cyberspace... les médias traditionnels seront-ils évincés au tournant du millénaire par ce nouveau miracle que représente Internet? Tous les hommes seront-ils destinés à devenir citoyens égaux du cyberspace? ”

Dans le sillage de la pensée Deleuze-Guattari, mais aussi de Spinoza, P. Lévy anthropologue - informaticien soutient que nous sommes entrés dans l’ère post-médiatique. L’internet met en place la “machine-univers” et nous fait comparaître devant une grave alternative:
- l’humanité va se transformer en une gigantesque fourmilière aussi docile qu’hyperspécialisée;
- l’humanité va transformer une nouvelle organisation de l’échange de l’information, des signes par l’intelligence artificielle en extraordinaire outil de travail créateur planétaire ou d’intelligence
collective.
Le trait distinctif de l’Internet, le réseau des réseaux, par opposition à tous les médias modernes classiques est de favoriser l’échange selon la nouvelle règle désormais possible de Tous avec Tous. (Par opposition à la radiophonie, à la télévision, Un vers Tous, ou à la télécopie, au téléphone, Un vers Un).
Evoquer la cyberculture consiste à repérer un nouveau rapport démocratique, d’égalité sociale à l’information, au savoir
. La logique associative n’est pas le privilège de la communauté scientifique, elle concerne le monde de l’éducation, de la formation et notamment, l’apprentissage coopératif en réseau dans l’enseignement - à distance ou non.

   Qui ne pourrait pas imaginer que la formule logique, politique de la démocratie ne s’en trouverait pas ainsi réactivée sur un mode nouveau? Il s’agirait de rendre possible l’intervention des citoyen à
l’élaboration des politiques, tant au plan local que global. Le cyberspace en effet, ouvre la condition de possibilité d’une communication non médiatique, à une très grande échelle sociologique. La nouveauté absolue, c’est la déterritorialisation des échanges, mais aussi craignent certains, la déchristianisation de leur principe symbolique (P.Virilio). La règle intrinsèque des rencontres n’est plus forcément le nom, la position géographique, sociale ou hiérarchique, elle devient réseau a-centré de coopération pour une multitude de sujets, synergie des centres d’intérêts ou partages créatifs de savoir, de sens.
   L’internet participe d’un processus de virtualisation intense, réel de l’intelligence collective. La mise en commun de nos mémoires, compétences, imaginations, idées, projets rend possible un nouveau principe de coopération des singularités sociales plurielles où l’intérêt de chacun ne s’oppose plus à l’intérêt de tous. (e-mail, visio-conférences électroniques, téléchargement de fichiers...). L’enjeu alternatif concerne ce qui est, “construction par le bas” oblige, à la source ultime de l’ordre juridique, de la modernisation démocratique du capitalisme. Désormais, il est raisonnable de faire l’hypothèse qu’en Europe, l’innervation électronique de nos démocraties par la “toile” (WorldWideWeb) rendra impossible un pouvoir monocentré, monocéphale de type nazi, fasciste ou stalinien, totalitaire.
Déterritorialisation et virtualisation sont corrélées, Pierre Lévy insiste sur l’effet Moebius  inhérent aux nouvelles vitesses atteintes dans l’échange des biens et des messages. Ce dernier se décline selon plusieurs registres (économique, social, culturel, existentiel...) où les points de passage entre l’intérieur et l’extérieur, l’extérieur et l’intérieur deviennent dialectiquement réversibles:
- le rapport entre le privé et public,
- le propre et le commun,
- le subjectif et l’objectif,
- la carte et le territoire,
- le nom et l’auteur..

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