MERLEAU -
PONTY
Le
visible et l'invisible
Propos de Claude Lefort
Réunion du 2 mai 1988
(compte-rendu de Joseph)
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Interrogation et intuition (page142)
C'est là, parallèlement à la critique de la
philosophie des essences, qu'il va formuler sa conception de l'interrogation
philosophique
(p.160,161). Diplopie: ouverture au monde qui ne permet pas de se situer d'un
bord sans être immédiatement renvoyé à un autre bord: Strabisme. Nous ne pouvons que
nouer un double rapport avec le monde (p.162), indissociable d'une indétermination
première.
Qu'est-ce que le monde perçu? Il
faut se souvenir de ce que M-P a dit de la peinture qui ne fait qu'activer, mobiliser ce doute
qui habite déjà le regard naturel: le monde perçu est un monde polymorphe, création
indéfinie: "l'être est ce qui exige de nous création pour que nous en ayons
expérience". C'est par la création (geste) que se délivre quelque chose de
l'être qui nous en donne témoignage sans qu'il puisse jamais se convertir en objet.
L'interrogation est rapport ultime à l'être: organe ontologique, exploration et
révélation de l'être.
L'ENTRELACS - LE CHIASME
(page172)
M-P ré élabore l'ouverture:
la chair: il faut partir de l'ouverture qui n'est pas la conscience devant le monde
mais qui nous donne immédiatement une relation, une habitation de l'être (nous en sommes
signifie nous lui sommes ouverts
parce que l'être n'est pas du positif).C'est un nouveau type d'être, horizon et latence
avec l'idée que l'on est pris dans l'être. La notion d'ouverture ne suffit donc pas, il
y a une inscription du voyant dans le visible avec une saisie dont il devient capable dans
un retournement (p.177,178).
Direction de sa pensée:
Le sentant sensible (le corps propre) est pour ainsi
dire homogène au sensible en général. Suggestion d'une genèse: le sentant sensible, du
fait de son sentiment, s'extrait de la vision du sensible, se donne à lui-même et
s'ouvre au sensible comme tel, cela en vertu d'un écart: il se donne à soi en
s'écartant de soi-même, voyant il est visible en même temps, touchant il est tangible,
parlant il est audible. Dualité interne, division du moi et du monde. L'homogénéité,
la ressemblance et la division c'est la chair. D'une part le sensible exemplaire tire le
tissu des choses tout à lui et du même mouvement il communique aux choses cet écart du
dedans et du dehors qui constitue son écart naturel: il y a chair révélée dans
l'avènement du sensible à soi-même mais cette genèse du corps est une ontogenèse
dans la mesure où son mouvement d'émergence signifie bien que l'être en tant que tel
est chair. La différenciation du corps n'est sa
propriété qu'en tant qu'il émerge du monde: cette propriété de dédoublement porte
témoignage de la différenciation de l'être lui-même dont il émerge. Il faut penser
l'écart interne de soi à soi (voyant, visible) en relation avec les différenciations
internes du visibles; Il ne peut y avoir de visible que s'il y a une figure sur un fond,
une différence dedans dehors, un écart interne du corps à penser en termes
d'ontogenèse.
Merleau-Ponty fait signe vers une
histoire de l'être:
l'avènement du sensible exemplaire ne peut être pensé que comme
une aventure de l'être même par l'avènement du corps propre. L'être exige cet organe
expressif qu'est le corps pour qu'il y ait expérience de l'être, "prototype de
l'être".
Essayer de penser: être de latence, être des profondeurs, épaisseur du
visible.
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