LE BONHEUR
Obligation |
Nature |
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Satisfaction |
Temps |
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Désir |
Devoir |
Vers
LE DEVOIR |
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LE BONHEUR |
Liberté |
Vertu |
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Mort |
Conclusion |
PROBLEMATIQUES:
embarras et difficulté !
C'est un fait peu contestable que
chaque existence humaine est perpétuellement en quête du bonheur, que
c'est donc une orientation de toute sa vie. Le problème est de savoir si
le bonheur est un objet accessible, définissable, un concept dont
on pourrait connaître la règle de composition, ou si c'est une idée,
un horizon toujours fuyant, à quoi rien de sensible ne correspond.
Définir le bonheur comme un concept est une tâche impossible car
chacun donne un contenu différent à la notion. Si on adopte une
définition formelle, elle devient tout de suite impossible, comme si elle
ne pouvait concerner que des êtres divins, ou des êtres récompensés
par un Dieu.
LE
BONHEUR
Satisfaction =
Celui qui veut déterminer le bonheur par une définition dira d'abord que
c'est une satisfaction (en effet on voit mal un bonheur qui ne
serait pas cela). Très vite il ajoutera que cette satisfaction doit être
complète - un Bonheur sans mélange - (des deux natures de
l'homme: sensible et intelligible), durable (sans la durée, ce ne
serait qu'un joie). De plus un tel bonheur exigerait la paix, l'absence
d'inquiétude, de troubles intérieurs.
Cela suppose que l'on s'écarte des troubles extérieurs, comme celui qui
regarde la tempête sur une côte bien protégée. Cependant,
comment la paix serait-elle possible si le trouble est intérieur à la
conscience? C'est le savoir amer ( Baudelaire) que l'on tire des
voyages, on porte toujours avec soi ses angoisses, ses troubles, ses
inquiétudes: on peut tout quitter mais pas l'existence, son moi. Or, la
conscience est toujours en guerre avec elle-même parce qu'elle est
double: d'une part il y a la pensée qui s'élève à l'absolu de la
liberté, de ce qui sa raison d'être en soi- et, d'autre part, la
simple conscience de la vie qui préfère toujours la satisfaction
sensible présente à un avenir hypothétique. (revoir Hegel qui compare
la lutte de la conscience avec elle même à un contact entre l'eau et le
feu: l'unité de ce qui se fuit ! )
Le bonheur dans la paix est donc bien compromis pour une existence,
d'autant plus qu'elle est temporalisation.
Temps
= Toute existence humaine, comme temporalisation, voit venir et voit
passer. Cette temporalisation s'accompagne nécessairement de souffrances,
de passions, auxquelles il est impossible d'échapper. C'est autant de
fantômes.
Le projet ouvre l'avenir et , avec lui, l'épreuve des peurs et de
l'angoisse; l'appréhension du passé s'accompagne de regrets ou de
remords. Enfin, la temporalisation en elle même découvre à l'existence
qu'elle devient, qu'elle manque d'être, qu'elle est étonnamment fragile.
Tout ce la s'oppose à une satisfaction complète d'autant plus que la
réflexion sur la liberté est à l'origine de l'angoisse.
Désir = L'homme
apparaît dans le passage du besoin au désir: si l'existence est désir,
si le désir est un manque éprouvé, cela signifie qu'une satisfaction ne
sera jamais complète: dans une satisfaction complète, l'homme régresserait
dans le besoin et s'ennuierait.
Le devoir = Par
définition, le devoir s'exerce indépendamment du déterminisme naturel:
là encore la satisfaction n'est pas complète au point qu'on aurait pu
écrire devoir ou bonheur,
en oubliant que le bonheur d'une existence humaine n'est jamais un bonheur
animal, dans la simple satisfaction sensible de l'animal qui broute et
rumine.
La mort = La mort
marque bien la disparition d'un moi, d'une parole dans le monde: la mort
comme fin d'une existence humaine et la pensée de la mort marquent
bien l'impossibilité d'un bonheur durable et complet.
Conclusion -
On comprend que le bonheur n'est qu'un idéal de l'imagination, un
horizon. L'idée de bonheur nous amène à postuler un Dieu qui
récompenserait ceux qui auraient mérité le bonheur, un Dieu seul
capable de concilier la satisfaction de la nature et du monde
intelligible. En ce sens Dieu est un postulat de la Raison pratique.
Si le bonheur n'est pas un concept dont on pourrait comprendre la règle
de composition, il est peut paraître à certains faux de dire
qu'il faut choisir entre le devoir et le bonheur sensible par une
sorte de pari: si le bonheur est impossible, le seul choix peut s'exercer
entre le devoir et son contraire: au milieu, il y aurait la médiocrité.
Quand on est jeune, on trouve rarement le choix de la médiocrité.
Le choix de Montaigne est-il celui de la médiocrité?
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