Institution |
Droit |
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Origine ? |
Travail / Échanges |
Bien commun |
Limites |
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Libéralisme |
Intérêts particuliers |
L'
ÉTAT |
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LA SOCIÉTÉ |
Liberté |
Finalité |
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Inégalités |
Opinions |
LA
SOCIÉTÉ
Origine ? =
Contrairement à l' état, il est impossible de concevoir un commencement
de la société parce que l'homme est nécessairement un être social et
que, avant l'état il y a eu des sociétés non étatiques. Dans
tous les cas, la société est un groupe d'individus qui travaillent et
qui échangent en obéissant à des règles, singulièrement à la
prohibition de l'inceste qui marque bien la règle fondamentale de toute
société humaine comme origine de l'échange.
L'étude des sociétés non étatiques montre une lutte contre la violence
et aussi leur impuissance à arrêter la violence, c'est à dire à
conjurer la vengeance.
Les difficultés et contradictions de telles sociétés, la menace de
disparaître dans une violence générale ont créé un besoin: chaque
fois qu'il y a un besoin, l'homme s'efforce d'inventer un instrument:
l'état est né de cette contradiction, de cette difficulté des
premières sociétés à arrêter la violence. (Réviser Hobbes, l'état
de guerre de tous contre tous et la nécessité d'un contrat où tous
renoncent selon la même proportion à leur liberté naturelle, au droit
de tout faire)
Travail / Échanges =
Le dynamisme d'une société vient de ce qu'elle cherche à produire :
mais ce sont les individus qui travaillent et c'est chacun pour soi: la
générosité restreinte est ce qui motive au travail. Dans ces
conditions, dans une société les individus courent ensemble, c'est la
concurrence qui crée le dynamisme. De même dans les échanges; chaque
individu poursuit son bien dans une lutte à qui vendra le moins cher.
L'accumulation des biens par certains prive les autres de la liberté d'y
accéder. Dans ces conditions, toute société qui travaille et qui
échange crée des inégalités et des aliénations. On peut même dire
que sans régulation, elle crée des maîtres et des esclaves.
On comprend donc que l'état et la société s'opposent parce que leur
mouvement se contrarie.
Libéralisme =
Un État
qui ne serait que libéral, ne serait que le reflet d'une société
libérale. Dans le laisser faire, il y a toujours le triomphe de la
liberté naturelle, c'est une sorte de retour à une société sauvage. La
barbarie s'installe. Dans un État qui dirigerait une société, le
dynamisme de la société disparaîtrait et la liberté aussi.
Il y a donc conflit perpétuel entre l'État et la société. Il ne faut
pas croire que l' État exerce vraiment le pouvoir car, à un certain
niveau d'oppression, les citoyens partent et se délocalisent pour ainsi
dire.
La gestion du pouvoir par l'État est donc très délicate: comment
assurer la sécurité, l'égalité de droit et de la liberté avec des
individus qui ne pensent qu'à eux. La solution est bien entendu
d'éduquer des citoyens, conscients, libres et responsables.
Intérêts particuliers
=
L'État dans l'exercice du pouvoir se heurte aux intérêts
particuliers. Selon la société, il devient parfois impossible de faire
une réforme. Pourtant la réforme fait avancer vers une plus grande
égalité et une plus grande liberté. Les coteries, les corporatismes,
les groupements socioprofessionnels jouent comme des moyens de pression et
vont jusqu'à bloquer le fonctionnement de l'État. Voilà pourquoi la
démocratie est toujours à conquérir.
Cela vient de ce que la liberté est un fardeau: on ne renonce pas à la
liberté naturelle comme on renonce à un objet extérieur. Le
renoncement ne sépare pas la liberté naturelle de l'individu:
c'est une possibilité qu'il peut reprendre à tous moments. Nous
voilà donc avec des citoyens qui ont gardé la possibilité de se
transformer en individu dès la sortie du bureau de vote.
Inégalités = Paradoxalement,
l'État de droit s'accompagne souvent d'inégalités : d'abord parce qu'on
ne peut pas forcer les gens à travailler, ensuite parce que tout le monde
n'a pas les mêmes capacités. Enfin parce que les moyens d'agir sont
différents (analyser l'héritage).
Celui qui veut supprimer par la réglementation les inégalités risque de
supprimer l'État de droit.
Celui qui laisse faire, verra aussi l'État de droit disparaître.
Opinions =
Dans
la société qui travaille et qui échange, ce n'est pas la vérité qui
intéresse ou le vraiment utile (le bien commun, la sécurité, le bonheur
partagé), mais l'utilité. Or, ce qui est le
plus utile dans le présent c'est l'opinion qui satisfait le besoin et le
désir. L'individu devient la proie de la manipulation comme les
prisonniers de la caverne sont le jouet des ombres projetées par les
montreurs de marionnettes.
Conclusion: Force est de constater que la guerre qui se trouve
en chaque être humain, entre le raisonnable et le sensible, se retrouve
dans la lutte entre l'État et la société.
L'éducation de citoyens semble une solution. Mais, pour éduquer les
citoyens Machiavel nous rappelle qu'il faut aux éducateurs de bonnes lois
c'est à dire des lois qui soient pour tous. Ce qui exclut une société
où les lois ne sont pas pour tous. Alors, qui éduquera les citoyens sans
des exemples. Tout éducateur a déjà reçu comme réponse à une
exigence qu'il présentait: mais qui le fait?
Joseph Llapasset - Site
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