L'oeuvre d'art a mis longtemps à se relever de la condamnation platonicienne (page 7 et9). Puis, paradoxalement, on s'est détourné du "qu'est-ce que c'est une oeuvre d'art?", de sa forme sensible, pour s'intéresser ou bien à ce qu'elle provoque comme sentiment chez un être raisonnable sensiblement affecté qui exerce sa liberté dans un jeu (Kant p.25), ou bien à son contenu, ce qu'elle signifierait (Hegel p.43), comme si l'évidente "forme sensible" de l'oeuvre ne méritait pas que l'on s'y attarde. A la suite de Heidegger et de Merleau-Ponty, Michel HAAR considère l'oeuvre d'art elle-même, son rapport avec l'histoire et le mystère de sa permanence. Il étudie le "Café de nuit" de Van Gogh (p.4 et5) et nous fait participer à la compréhension de Nietzsche, Heidegger et Merleau-Ponty, compréhension qui le laisse très lucide sur les limites de ces trois auteurs (bien lire les remarques sur la pensée de Merleau-Ponty à la lumière des "conversations avec Cézanne" parues en 1978 et que Merleau-Ponty, décédé en 1961, ne pouvait connaître)

          Dans l'ensemble parcours riche de contenu qui se termine avec bonheur et simplicité sur une aporie: "L'oeuvre d'art dépasse d'emblée toutes les interprétations qu'on en donnera. Heureusement, nul, et pas davantage le philosophe ne dira le pourquoi de l'éblouissante énigme"

A lire et à relire:
-L'art. dans philoNotions/bac sous forme d'un tableau et
-L'art dans philo-dans-la-poche: un cours
-"Art et phénoménologie de la vie": un entretien avec Michel Henry, pour aller plus loin.
(Joseph)

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