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Charte
éthique du
voyageur
Avec des professionnels d' Atalante et
de Lonely Planet France, Sylvie Blangy dans le cadre de la société d'Eco tourisme
international (TES), nous propose cette réflexion,
née de l'expérience de terrain de tour - opérateurs, confortée par un important travail de recherche qu'elle a mené sur les codes d'éthique dans
le monde.
Deux mondes se rencontrent à
chaque fois qu'une personne se déplace d'un pays à l'autre. Voyageur,
touriste, découvreur, nous sommes tout cela tour à tour. Mais, sans l'ombre
d'un doute, nous sommes toujours un invité. Les pays que nous visitons avec
tant de plaisir sont nos hôtes. Tout le bonheur d'un voyage peut reposer sur
cette relation parfois si délicate.
Nombreuses sont les façons de voyager, d'appréhender
d'autres environnements, mais inévitablement nous laissons des traces sur notre
passage. Chaleureuses, généreuses, discrètes, dangereuses et inaltérables
parfois. Nous apprenons un peu plus à l'occasion de nouveaux voyages. Chaque
région est différente et, pourtant, nous sommes souvent confrontés aux mêmes
interrogations, doutes, et à nos propres certitudes.
Nous avons souhaité rassembler au sein d'une CHARTE ÉTHIQUE
DU VOYAGEUR ce qui nous semble le plus représentatif des comportements ou des
attitudes à encourager. Apprendre à découvrir d'autres cultures sans pour
autant les juger, faire confiance à son bon sens et garder en tête quelques
conseils, tout cela nous apparaît comme le gage d'un beau voyage mais aussi
d'un développement durable de notre planète
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Le respect est le gage d’une meilleure rencontre
L’un des attraits du voyage tient à la diversité des
peuples et des cultures rencontrés. Or, chaque culture, religion et mode de vie
est soumise à des règles et à des traditions qu'il convient de respecter
et de comprendre, plutôt que de juger. Le voyage ne se conçoit pas sans
respect et humilité vis-à-vis des personnes, des biens, de la culture et du
mode de vie du pays visité. Ce respect se traduit par des attitudes simples, au
jour le jour.
Chaque pays vit selon un rythme qui lui est propre. Dans
certains cas, la hâte et l'impatience ne sont pas les meilleurs moyens de
s'attirer la sympathie.
Les tenues trop moulantes, trop dénudées, trop
ostentatoires ou trop décontractées sont susceptibles de choquer sous certains
cieux. Il en va de même des codes régissant les contacts corporels (caresser
la tête d'un enfant, serrer la main d'une femme pour un homme, s'asseoir à
côté d'une femme, s'embrasser en public...).
Une bonne photo se fait avec son sujet, pas contre lui. Les
photographes ont tout à gagner à prendre le temps d'établir un climat de
confiance, à demander l'autorisation de filmer ou de photographier (auprès des
parents pour les enfants) et à se conformer aux éventuels refus.
Il est préférable de ne promettre d'envoyer des photos aux
personnes photographiées que Si on est certain de pouvoir respecter son
engagement (y compris dans le cas ou une contrepartie ou une rétribution est
demandée)...
Respecter les vaccinations conseillées permet d'éviter
l'introduction de maladies dans le pays visité. Il est important d'utiliser les
traitements antipaludéens en respectant les recommandations de l'OMS surdoser
présente le risque d'augmenter la résistance des souches au détriment des
populations locales.
Le tourisme sexuel est une atteinte à la dignité humaine
condamnée par les lois. Il ne ressemble pas toujours au premier abord à la
prostitution. Nombreux sont les exemples de voyageurs qui rentrent de tel ou tel
pays émerveillés de la "fantastique liberté sexuelle" (i) de ses
habitants, sans même réaliser qu'elle n'est motivée que par la misère
ambiante.
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L’argent , les biens, la nourriture, n’ont pas
partout la même valeur.
La différence de niveau de vie entre le voyageur et la
population du pays d'accueil, lorsqu'elle existe, peut être l'origine
d'incompréhensions et de dérives. Être accueilli dans un village ou une
famille équivaut dans certains cas à un grand sacrifice pour les populations
locales. Ce qui est offert au voyageur, tout comme ce qu'il offre, doit être
mesuré en valeur locale.
Dons et cadeaux ne sont pas des gestes innocents. Ils peuvent
parfois prendre une connotation condescendante, méprisante ou déplacée
(jeter par exemple des pièces ou des bonbons a des enfants
afin de s'en débarrasser...). Les cadeaux, dons et pourboires trop importants
compte tenu du niveau de vie général du pays visité déstabilisent les
équilibres économiques locaux. Les enfants qui reçoivent de l'argent pour des
photos ou parce qu'ils mendient ne sont plus scolarisés, gagnent plus d'argent
que leur père : ceci peut créer d'importantes distorsions dans les structures
familiales (non-respect du père et des anciens).
Certains dons peuvent s'avérer dangereux lorsqu'ils sont
distribués au hasard, notamment les médicaments. Les hôpitaux et
dispensaires, lorsqu'ils existent, sont souvent plus a même de les gérer. De
la même façon, les bonbons et sucreries ont des conséquences longtemps après
notre passage (caries dentaires).
Utiliser les hôtels locaux plutôt que les chaînes
hôtelières d'État ou étrangères, les transports locaux, les services
rémunérés des populations locales (guides, cuisiniers, muletiers, porteurs,
ménage...) est souvent le meilleur moyen de les faire bénéficier directement
de l'argent du tourisme.
Un appareil photo ou simplement une paire de chaussures
peuvent être l'équivalent de plusieurs mois ou d'années de salaire aux
standards du pays visité. Les exhiber ou les traiter sans ménagement peut
s'avérer choquant ou être mal compris.
Le marchandage fait culturellement partie de la tradition
commerciale de certains pays. S'y refuser est souvent mal interprété et peut
contribuer à l'augmentation du coût de la vie. En revanche, il ne faut pas
oublier que des sommes dérisoires pour le visiteur peuvent être d'une grande
importance pour celui qui les reçoit.
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Seule reste l’empreinte de nos pas.
L’espace naturel et les sites culturels sont souvent les
principales richesses touristiques d'un pays et la première motivation des
voyageurs qui s'y rendent. Les voyageurs ont une responsabilité vis-à-vis
de l'environnement du pays d'accueil.(…)
Il faut en règle générale se renseigner sur les
comportements locaux de gestion des déchets. Dans certaines régions, les
boîtes de conserves peuvent être par exemple laissées aux populations locales
qui les recyclent en bijoux ou objets utilitaires.
Certains "souvenirs" qui font partie du patrimoine
naturel du pays d'accueil ne doivent pas quitter celui-ci. Les graffitis ou
autres traces sont des mutilations souvent ineffaçables.
Les accords pour la protection des espèces (CITES) - qui
visent à protéger plus de 2 500 espèces d'animaux et 30 000 espèces de
plantes menacées - interdisent le commerce de peaux, d'ivoire, d'écailles, de
coraux, de coquillages, de même que l'importation d'animaux exotiques vivants.
L'eau potable est parfois une denrée rare qu'il faut
utiliser avec parcimonie et éviter de polluer. Les voyageurs doivent préférer
autant que possible les lessives sans phosphates, les savons et détergents
biodégradables, faire leurs lessives et toilette en aval des habitations et à
distance des points d'eau potable.
Il vaut toujours mieux obtenir l'autorisation pour utiliser
le puits ou la pompe d'un village et ne pas se laver à proximité, même si
les habitants le font.
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Épilogue:
Par notre présence, nous pouvons apporter de l'argent, utile
au développement de certaines régions du monde, par notre naïveté ou nos
maladresses nous pouvons également provoquer des dégâts irrémédiables.
L'une des clefs essentielles pour pallier cela est simple s'informer. Nous
croyons qu'il n'y a pas de bons ou de mauvais voyageurs, mais seulement des gens
mal informés.
Les montpelliérains peuvent obtenir
cette charte dont vous venez de lire de larges extraits à la Librairie des cinq
continents - 20, rue Jacques Coeur - 34000 Montpellier - France.
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