La
frontière comme liberté réelle aux États-Unis jusqu'en 1890 seulement.
-Le
terme frontière désigne les territoires de l'Ouest qui comptent entre
deux et cinq habitants par mille carré (2,59
KM²):
c'est ce qui peut être
peuplé, ce n'est pas une ligne idéale mais une zone sans forme
régulière où abondent des enclaves, des avancées, des retraits.
-Cette
zone est comme un horizon de liberté, une limite qui semble longtemps
extensible à l'infini et qui n'est donc pas un obstacle.
Ce n'est qu'en 1890 que cette réalité disparaît:
-
il n'y a plus de
frontière car tous les territoires sont occupés! L'expansion
sans la guerre (mais avec un génocide) devient alors un
rêve:
la frontière devient un mythe qui reflue dans l'imaginaire de la
nation avec pour conséquences:
-
L'impérialisme
comme maîtrise du monde, toujours à l'horizon.
-
La conquête
spatiale.
-
ou encore la tâche
infinie d'abolir les frontières que sont les inégalités sociales
ou le sous-développement.
-C'est un exemple
extraordinaire de la naissance d'un désir par
la déception d'une liberté contrariée:
-
jusqu'en 1890
l'expansion est possible, la liberté peut s'exercer sur le plan de
l'imaginaire comme du réel.
-
La disparition de
la frontière provoque un choc psychologique et la liberté cherche
une expansion dans l'ambition ou dans la conquête de l'espace.
-
La frontière
réelle en disparaissant avive le désir et se déploie dans
l'imaginaire de l'impérialisme.
Comme l'écrit Baudelaire: "Homme libre toujours tu
chériras la mer", encore faut-il que l'horizon recule sans
cesse devant l'expansion de la liberté, ce qui en 1890 n'est plus
le cas.
Joseph Llapasset
-Aller à: J.
F. Kennedy et les nouvelles frontières.
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