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Rubrique
philosophie de Philagora: http://www.philagora.net/philo.htm
Leo Strauss:
Droit
naturel et histoire. Plon. Paris, 1954
I-
Les anciens II- Les modernes
Stratégie: Léo Strauss,
prenant comme outil conceptuel le rôle de la fin, éclaire
un certain mode d'évolution, le passage des anciens aux modernes
par une rupture à partir de Machiavel et de Hobbes.
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I- Les anciens
Fondement:
l'idée qui domine la
pensée politique de Platon à Saint Thomas est bien l'idée de la
fin.
Explicitation:
par la fonction: tout l'ordre social,
politique, et l'ordre de l'action individuelle, est pensé à partir
de l'ergon comme fonction propre et action.
Platon,
"Tout ce qui réalise une oeuvre réalise de la
bonne façon l'œuvre qui est la sienne."
Chaque chose par nature a une fonction ou une action
déterminée qui rend compte de sa nature ou de sa
perfection (cf. République, I, 353 b-d). L'épanouissement
d'une chose c'est son accomplissement: la fin est inhérente
à la visée des êtres. La vertu est l'accomplissement de
cette nature propre, l'achèvement, et n'a donc rien à voir
avec le devoir être. Le bon régime c'est celui qui rend
l'homme vertueux, la vie réussie, c'est l'accomplissement
de sa nature.
En un sens, le politique n'apparaît pas comme un ordre
spécifique ayant une nature propre différente de celle de
la vie. L'ordre est entièrement pensé à partir des fins
comme on ne peut pas penser de l'oeil en dehors de la
fonction qu'il accomplit. Ainsi le bon oeil c'est celui qui
voit bien.
La fin est ce qui permet d'assigner un rôle aux individus. |
==Aristote,
"La cité n'est pas seulement en vue de permettre
aux individus de vivre mais de bien vivre."
Pour Aristote la nature des êtres est pensée en fonction
des fins (téléologie). C'est l'ordre de la nature, il y a
homogénéité de l'ordre et de l'action. Cette
homogénéité, nature art, porte sur la question de la fin.
(cf. Physique, II chap.8). La nature comme l'art
produit toujours en vue d'une fin: la nature d'une chose ne
peut pas être comprise indépendamment d'une fin (les
choses naturelles ont un lieu naturel vers lequel elles
tendent par nature).
Chez Aristote l'action politique est entièrement pensée
par rapport à l'idée de sa fin: le bien visé. (cf Politique,
I, 2, 1252 L 29, 30). Bien vivre c'est vivre conformément à
ce qui est la fin de l'homme: une vie réussie est une vie
conforme à la nature des hommes, à la fin de l'homme.
==Différence
entre Platon et Aristote:
Division du travail chez Platon. (Voir la page: tripartition
de l'âme)
Chez Aristote la nature de la cité ne peut être
comprise que dans la fin. De fait l'ordre politique est
pensé comme ce qui doit permettre à un individu de
mener une vie vertueuse. Les artisans sont exclus du
corps des citoyens parce que la vie réussie implique
l'ordre de la contemplation, le détachement à l'égard
du travail et des besoins.
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Saint
Thomas, "Qu'une chose doit être faite cela ne peut
venir que de la nécessité de la fin".
Saint Thomas reprend l'idée que les individus à
l'intérieur d'une société doivent agir de manière
réglée. Mais la loi n'oblige que parce qu'elle sert de
moyen en vue du bien commun. La légitimité est
fonction de la conformité à la fin poursuivie.
La nature chez St Thomas est marquée par un certain type
d'imperfection, dû au péché originel: la nature ne peut
pas parvenir par elle même à l'achèvement de sa fin si
elle n'est pas complétée par la grâce.
"Une loi injuste n'est pas une loi" (Somme
théologique I, II, 35).
En conséquence, l'homme n'atteint son bien qu'en
communauté. Il faut ordonner l'homme par rapport aux
autres. Il faut l'ajuster aux autres et ajuster juste: la
loi c'est ce qui ajuste les actions individuelles en vue du
bien commun. Vision cohérente puisque les normes sont
entièrement pensées par référence au bien.
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La modernité:
Léo Strauss met en évidence une
rupture totale dans l'ordre de l'action politique: il n'y a jamais
que du singulier en politique. La pensée ne transcende plus
l'action.
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