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Rubrique
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Leo Strauss:
Droit
naturel et histoire. Plon. Paris, 1954
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II. Les modernes: nouvelle
vision de la nature
Selon léo
Strauss, dans l'ordre de l'action politique, il y a une rupture
totale à partir de Machiavel.
Machiavel:
il nous donne des histoires, des exemples pour signifier que
le politique n'est pas régulable par règle générale, si
bien que l'action politique est toujours une adaptation et
une invention: il n'y a jamais que du singulier en
politique.
Constatation: ce qu'il
faudrait faire n'est pas ce qui se passe: il vaut mieux
suivre la vérité effective des choses plutôt que l'image
de ce qu'elles devraient être.
Illustration:
Machiavel en faisant l'éloge de Rome fait l'éloge de
l'action qui a abouti: c'est la cité qui a réussi à
acquérir une pleine gloire en accomplissant des forfaits.
(Rome est fondée par un fratricide).
Conséquence:
La politique joue sur la question des moyens parce qu'elle
est toujours action singulière: la question des fins n'a
pas d'importance. Le rôle de l'invention tient une place
décisive. On voit que la pensée est seulement un élément
de l'action.
Signification:
Les modernes ont un aspect démocratique: s'il n'y a pas de
science de la politique, la politique pourra être l'affaire
de tous.
Élargissement
effectué par Léo Strauss:
l'auteur reprend l'affirmation de Robespierre: "Qu'on
n'aille pas chercher des antécédents dans les livres des
philosophes". En terme d'action, fondamentalement, la
philosophie n'aurait eu aucune influence sur la période
révolutionnaire: ils inventent comme si le gouvernement
révolutionnaire était un système sans antécédent.
Voir Machiavel: la
nature des peuples. |
Hobbes:
Le projet:
Ce Descartes de la politique découvre un fondement
irréductible en politique: son projet est double: -Fonder
le politique sur les choses telles qu'elles sont; -Hobbes
homme de la mathématique, veut lui donner un fondement
indubitable.
Signification:
On s'est beaucoup disputé sur politique et morale: le
projet de Hobbes est de rompre en changeant de perspective
et en s'interrogeant sur le fondement, ce qui est à la
racine, le caractère ou la nature: il découvre deux
traits:
-La cupidité naturelle.
-Le désir d'éviter la mort violente qui est désir de la
paix. (Voir Épître dédicatoire De cive)
Fondement:
Il s'agit de trouver un fondement absolument certain dans
l'ordre de l'affectivité et on pourra déterminer tout
l'ordre politique. C'est donc la vision de la nature qui
commande: mais nature, au lieu de désigner l'achèvement de
l'homme désigne ce qu'il y a en lui de primitif: la nature
devient l'origine élémentaire: le début et non la fin.
"La grande passion de ma vie fut la peur" Hobbes.
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Conséquences:
-L'historicisme
représente la conséquence de la pensée moderne: on ne
peut plus rien dire sur les fins car on ne peut parler que
de ce que l'on connaît. L'historicisme, doctrine selon
laquelle les vertus sont relatives à l'époque où elles
ont été énoncées, est une manière d'établir la position
moderne sur la question des fins comme si ce qui est après
disposait d'un privilège sur ce qui est avant.
-L'action est pensée en référence à l'individu, ce qu'il
recherche et non pas par rapport à la collectivité: il ne
s'agit plus de la fin de la société mais de ce de quoi elle est
composée, des individus: le fait que l'on s'interdise de
déterminer les fins signifie la libération des individus
dans la mesure où chacun peut alors choisir ses fins.
Règle
de l'action:
-Ce sera celle énoncée par
celui qui a le pouvoir de faire cesser la guerre, ce qui
équivaut à un positivisme juridique: toute loi est valable
à condition qu'elle soit énoncée par l'autorité qui a le
pouvoir de la faire respecter: en fait c'est l'instauration
de la liberté pour les individus de choisir leur propre
fin. En ce sens Hobbes est un libéral, le
souverain n'a pour fonction que d'établir la paix.
Événement décisif:
-Hobbes
se déclare adversaire d'une religion d'État: c'est l'idée
que le pouvoir politique doit se placer à l'extérieur de
la question religieuse. Il est possible d'en finir avec les
luttes des individus en ce qui concerne les fins des
existences humaines. Hobbes a bien vu qu'on se battait parce
que de la fin de l'existence humaine se déduisait l'ordre
politique: l'idée de la tolérance c'est l'idée que la
politique doit être séparée de la question des fins.
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En
réalité la politique est conçue comme ayant pour seule règle de
permettre aux individus de choisir leur fin. Il n'y a plus de fin de
l'existence humaine. L'objet du droit est de rendre compossibles les
libertés.
Comprendre que le problème fondamental de la politique n'est plus de
réaliser le bien mais de coexister paisiblement les uns avec les
autres.
(Notes à la suite d'un entretien avec monsieur Manent)
Bibliographie: Pierre Manent,
Naissances de la politique moderne, Machiavel, Hobbes, Rousseau, Ed.Payot,
1977. Voir aussi dans le dictionnaire de la philosophie politique,
l'article Machiavel, PUF 1996, du même auteur.
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