Bien
et Mal
I- Parcours
historique: les figures du dualisme,
a) Gnosticisme,
b)Manichéisme,
c)Catharisme.
II- Simone Weil, Connaissance
surnaturelle (1950)
INTRODUCTION.
Le titre du livre de Simone Weil, Connaissance surnaturelle
est la traduction d'un terme de la Gnose (=savoir suprême): la
gnôsis c'est la connaissance surnaturelle apportée par le
Sauveur: l'âme n'est pas issue de la matière: comme étincelle
divine sa libération consiste à prendre conscience de son
origine puis à revenir vers sa source, Dieu.
Un détour par les différentes figures du dualisme Bien/Mal
permettra de mieux lire ce livre et de faire surgir les problèmes
que le mal a posés, de comprendre les solutions que le
Gnosticisme, le Manichéisme, le Catharisme ont proposées et,
parfois, cherché à imposer.
|
Il apparaît dès la fin du premier siècle comme interprétation des
textes qui sont à l'origine du christianisme. Ces interprétations sont
la conséquence de la langue grecque employée par Saint Paul et Saint Jean
pour traduire la pensée sémite: ces textes insistent sur l'importance de
la grâce sans laquelle la nature ne peut s'élever à Dieu: l'esprit
grec, esprit de lumière (le soleil est l'analogon du Bien) et le Timée
de Platon, avec son démiurge qui organise le monde malgré la matière,
imprègnent la langue grecque qui exprime mal le pensée juive et se
prête donc aux interprétations.
Le Gnosticisme fasciné par la lumière et ce qu'elle permet de
distinguer, sépare radicalement, à la racine, Dieu et le monde puisque
le monde de la matière semble s'opposer au monde l'esprit comme le
devenir à l'être, comme le Mal au Bien.
Cette
distinction devient scission au point qu'il devient impensable que Dieu
soit directement créateur du désordre et du mal. La réalité du mal
implique le règne d'un prince ennemi de Dieu et lui même capable de
création: c'est le prince des ténèbres.
Le Dieu de lumière ne pouvant être créateur des ténèbres, ce sont des
puissances qui ne connaissent pas Dieu (tel le Yahvé de la Bible) qui ont
créé le monde et le gouvernent. Il faut comprendre que, pour la gnose, le
Dieu de l'Ancien Testament n'est qu'un ange déchu et que le dualisme du
Gnosticisme n'est pas absolu puisque Dieu reste à l'origine de tout. Si
le Dieu de l'Ancien Testament est réduit à une puissance inférieure
aveugle, il n'a pas de prééminence sur les autres puissances infernales:
les gnostiques ne voient aucun inconvénient à s'ouvrir à d'autres
puissances inférieures issues des mystères grecs ou des religions orientales:
c'est le syncrétisme ou mélange des systèmes, une sorte d'éclectisme,
dont la gnose se glorifie. Une conséquence capitale d'une telle doctrine
c'est l'abandon du monde à son triste sort puisque Dieu n'agit pas directement dans ce monde: cela lui assure d'ailleurs l'innocence. Mais,
ni le bien ni le salut ne sont de ce monde.
Seule
la Gnose par la connaissance surnaturelle peut sauver l'homme du malheur
de la matière. La mort est une issue.
Vers
b) Le Manichéisme,
Retour à philo-aide
prépas - le sommaire -
Aller
à la rubrique PHILOSOPHIE
Retour
à la page d'accueil de Philagora
|