Problématiser:
-conduire
jusqu'à un problème: cela suppose la mise en évidence d'un problème:
or un problème ne se voit pas, il naît d'une pensée.
-Il
faut donc l'inventer
et le découvrir:
calculer
et observer
ce qui déçoit le calcul.
Question préalable:
qu'est-ce qu'un problème?
-Ce
n'est pas une simple question comme: combien votre ville a-t-elle de
fontaines?
-Mais
une question dont la réponse prête à discussion: vit-on isolé au
sein d'une foule? L'anonymat des grandes villes est-il une condition
(ou un obstacle) de la liberté?
-Si
une question prête à discussion c'est que la réponse exige plus que
la simple considération de la question, c'est que la question renvoie
à une autre question plus fondamentale: il y a un problème
sous-jacent, la question de la question, exigeant la recherche d'une
solution qui seule permettrait de répondre à la question initiale: "La
juxtaposition des individus suffit-elle à briser la solitude?"
Essayons de
clarifier cela:
Un problème
jaillit lorsque la question met en relation deux ou plusieurs concepts:
=>Cette
relation provoque un étonnement né d'un calcul déçu. La
circulation d'un concept à un autre n'est pas évidente: par exemple,
on s'attend à passer aisément du concept foule au concept de société
ou de compagnie. La surprise est de constater la possibilité d'être
isolé au milieu d'une foule. D'où le problème, la ville est-elle
un désert?
=>Le
signe auquel vous reconnaîtrez que vous êtes devant un problème,
c'est l'embarras. Vous ne pouvez immédiatement répondre ni oui ni non.
=>Nous
sommes obligés de passer par la détermination d'un problème qui
nous oriente vers une recherche: un effort de réflexion joint à une
enquête: la production d'une oeuvre:
-
Par exemple, "La
ville (X) lieu de rencontre (Y)?"
Telle quelle, cette question ne pose pas de problème car on passe
aisément de X à Y (ville = place, carrefour, café, associations,
réunions, accueil... etc).
Mais
"La ville est-elle nécessairement un lieu de
sociabilité?" nous
renvoie à un problème car le passage de X
à Y
n'est pas évident: comment se fait-il que dans la ville se
manifeste une sociabilité insociable.
-
D'où une série de
problèmes:
-La
violence dans la ville.
-L'ennui
dans la ville.
-Croissance
et délinquance dans la ville.
-Mélange
et exclusion.
-Circulation
et bouchons.
-Commodités
et éloignement croissant.
-Ville
de la désintégration sociale, de l'absence de relations, de la
liberté, de l'anonymat protecteur, de l'affirmation individuelle...
-Ville
d'une liberté irrespirable.
-Ville
attrayante et décevante, en mouvement perpétuel sous le fouet de
l'utopie.
-Ville
de lumière (éclairage) et ville des lumières (de la
raison)?
Conclusion:
-Dans
tous les cas le passage d'un concept à l'autre (la solution du
problème) exige une réflexion et une enquête. Voilà pourquoi la
problématisation est condition de possibilité du travail personnel
encadré.
-Elle trouve
évidemment sa place dans l'introduction.
Aller à: La
Ville a remplacé la Cité
Joseph Llapasset
|