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- NATURE ET ORDRE
- La nature sert de médiateur. (page 3)
ROUSSEAU, Émile - Livre V
(Voir
le texte lien ouverture nouvelle fenêtre):
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- page 2 - page
3]
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Les lois positives, ce n'est pas l'expression humaine de la nature
humaine. Pourtant elles ne sont pas antinaturelles. Il doit se trouver
en elles quelque chose par quoi elles échappent au mal: une valeur
éthique: ce caractère c'est tout simplement qu'elles sont lois: leur positivité. =>
Comprendre que, quelle soit la manière dont une loi est constituée,
appliquée, et quelles que soient les conséquences, en tant qu'elle est
ordre, une loi participe de l'essence de la loi et peut constituer un
principe pédagogique.
En tant qu'elle énonce des conduites particulières, elle est un
simulacre de loi, mais ce trait est suffisant pour qu'elle porte en elle
la marque de toute loi. =>
La loi positive, même la plus mal faite, est la forme minimale qui fait
exister un certain ordre de la vie sociale.
Rousseau affirme l'absence de stricte corrélation entre l'organisation
politique et la valeur morale des citoyens (Genève opposé à Paris).
Mais le problème est abordé sous un autre jour car la fonction des
lois s'exprime de deux manières: l'institution n'est pas principe de
mal et de dégradation: l'homme en tant qu'il vit en société devient
méchant (amour propre).
Dans Les Confessions, Rousseau affirme: J'avais cru que tout
tenait à la politique... Tout tient à la morale et à la politique. Tout
ne s'y tient pas de la même manière. La morale publique est formulée
par un gouvernement comme principe de cohérence entre les mœurs et les
institutions. Mais la question ne se pose plus de la même manière
quand il s'agit du sujet moral individuel: entre la moralité
individuelle et le système, la distance peut se creuser indéfiniment.
"Que le Contrat social...." articule deux thèses:
* d'une manière stricte c'est bien
l'instauration du contrat qui n'est pas d'une première importance.
* Il est indispensable qu'un pacte
existe, que ce pacte soit appliqué ou non.
En conséquence, même si la moralité individuelle n'est pas
rigoureusement dépendante du système politique, c'est le fait pour
l'homme de vivre dans une société civile qui importe puisque ce n'est
qu'en vivant en société que l'homme accède à la moralité. On peut
comprendre que le débat sur le vrai et le faux contrat social perd
beaucoup de son intérêt.
Voir: Fragments politiques, Pléiade III, page 504: La
sociabilité est la condition de possibilité de la moralité.
Mais ces deux termes ne sont pas dans une relation analytique. La
nature sert de médiateur. "Sauvage fait pour habiter les
villes" => vivre selon la nature, en société.
Le besoin d'autrui est
facteur de moralité en tant que révélateur des virtualités humaines:
la sociabilité porte en elle la relation éthique.
Cours de M. A. Clair (notes)
Pistes de lectures:
Rousseau donne formellement la réponse d'un ancien: -Platon, Gorgias
482-484. "Pour Calliclès la nature est le pur règne de la
force, pour Socrate elle est le règne de l'ordre et de l'harmonie"
(Cf La nature- textes choisis par Franck Burbage, Flammarion
pages 161 à 165). Ne pas confondre la conception de Calliclès et celle
des sophistes.
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